C'est vrai, l'animation des personnages reste assez basique, la relation entre les deux héros manque parfois un peu de douceur et certains aspects du scénario nous échappe, la faute à un petit souci de cohérence générale. Mais j'ai presque envie de dire « qu'importe ». Après son beau « Les Enfants Loups, Ame & Yuki », Mamoru Hosoda continue de puiser dans son imagination débordante (et dans un manga d'origine, quand même). L'introduction donne d'ailleurs le ton : d'une virtuosité rare, fougueuse et follement inventive, ce début « enflammé » laisse présager la puissance d'un spectacle vraiment pas comme les autres, à l'univers riche et complexe tout en restant très accessible à tous, les décors foisonnants et les seconds rôles aussi savoureux qu'attachants s'accumulant à un rythme soutenu.
Le choix des ruptures de ton (et d'univers) peut laisser un peu dubitatif, cela n'enlève rien à la dimension épique du spectacle, à la fois très personnel tout en multipliant les références assez évidentes (« Dragon Ball », « Karate Kid » et même « Star Wars »!), non sans quelques facilités, certes, mais avec un sens visuel parfois éblouissant
(ah, cette transformation finale en cachalot : splendide!),
sans jamais sacrifier son récit et encore moins ses personnages. Donc tout n'est pas parfait, certains points me laissent dubitatif, mais il serait vraiment dommage de passer à côté de ce spectacle flamboyant, sans nul doute l'une des belles réussites de ce mois de Janvier.