Alors que Mahito vient de perdre sa mère dans un hôpital, son père décide de partir tous les deux chez sa tante, par ailleurs promise à être sa nouvelle maman. La maison se situe dans la nature, loin de tout, et c'est alors qu'un héron cendré va apparaitre auprès de Mahito pour l'emmener dans une grande aventure.
Je pense qu'excepté la maladie ou la mort, rien n'arrêtera Hayao Miyazaki dans sa frénésie créatrice, car il est sans doute le seul réalisateur (pas que d'anime) japonais qui peut faire littéralement ce qu'il veut, car son imaginaire est sans limites. Il le montre ici avec Le garçon et le héron, qui fourmille d'idées, à l'image de son introduction incroyable, qui est l'incendie, et ce magma de rêve trouve surtout son acmé dans la deuxième partie, au risque de larguer le spectateur non seulement dans la cohérence visuelle mais aussi narrative. Pour au final retomber sur ses pieds lors d'une très belle conclusion,, qui peut aussi en dire long sur ce que serait le studio Ghibli sans Miyazaki.
Pou l'anecdote, ce dernier avait annoncé n'avoir rien compris à son propre film lors de projection avec des employés, et il y a de ça dans cette fameuse seconde partie. Cependant, il m'est difficile d'en parler sans dévoiler des choses très importantes dans le récit, mais on sent que Miyazaki se cite lui-même, avec des réminiscences de Mononoke, Chihiro, Ponyo, Le vent se lève, Le chateau ambulant et bien d'autres, avec des scènes visuellement à couper le souffle. Par contre, je pense que le film est réservé en priorité aux amateurs les plus acharnés du réalisateur, ainsi qu'à un public moins enfantin qu'à l'accoutumée, car il y a très peu d'humour malgré le héron cendré, et les thématiques touchent quelque chose de plus mature, à savoir la mort sans aller plus loin.
Même si le film peut être difficile d'accès, il prouve la liberté totale dont jouit Miyazaki au sein de l'animation japonaise, même si c'est au prix d'une très longue production, et si il reste imparfait, certaines incohérences narratives me gênent un peu, ça reste non seulement un tour de force visuel, mais également narratif, en complexifiant à l'envie quelque chose de simple au fond.