Une femme, prostituée de son état, qui vit à Marseille, part dans la campagne provençale récupérer son fils de onze ans auprès d'un berger, car elle ne pouvait en assurer la garde. Depuis, sa situation financière s'est améliorée, elle récupère cet enfant chez elle, mais le garçon va être jaloux de la relation qu'elle avec un homme, qui semble se servir d'elle à ses propres fins.
On dit que Jean Delannoy a été fortement meurtri par l'échec de ce film, ainsi que son actrice principale, Madeleine Robinson, car peut-être que le sujet était choquant pour son époque. Et pourtant, Le garçon sauvage (rien à voir avec un film de François Truffaut), est un joli film sur l'enfance rebelle, mais aussi l'amour aveugle. Celui d'une femme pour un truand, joué par Franck Villard, qui va en quelque sorte utiliser son métier pour un trafic de faux billets.
Alors qu'on accuse Jean Delannoy de classicisme, je suis quand même étonné de voir une certaine vulgarité dans l'histoire, car le petit garçon n'a pas sa langue dans la poche, mais paradoxalement, cet acteur, incarné par Pierre-Michel Beck (qu'on verra d'ailleurs Le blé en herbe) est touchant parce qu'il voit en sa mère une femme idéalisée, dont il ne sait pas au départ sa réelle activité, mais la trahison va être peut-être l'idée pour une nouvelle vocation, en direction de la mer.
Son échec a été certainement préjudiciable pour sa renommée, mais Le garçon sauvage prouve que Delannoy n'était pas simplement le cinéma de Papa.