Gérard Depardieu compose le personnage principal de cette chronique familiale avec femme, enfant et maitresse. La vie dissolue de Gérard détermine en partie l'existence de son entourage.
Maurice Pialat filme l'intimité de cette poignée de personnages, semblant chercher à puiser ce que leur quotidien peut avoir de significatif ou déterminant, à découvrir l'essence-même de la vie de famille. Dans une approche naturaliste, Pialat additionne des petites scènes, des instants qui constituent la vie quotidiennement qui prennent la forme de l'amour, l'amitié, la jalousie et, surtout, la paternité si on en juge par l'intérêt que le cinéaste montre à filmer son propre fils, dont Depardieu tient ici le rôle du père.
Pialat ne poursuit pas une idée dramatique précise, au sens d'une intrigue.; il filme la vie comme le commun filmerait les siens au caméscope, et présente des personnages bruts, c'est-à-dire sans identité sociale ni référence psychologique. La vérité de ce portrait de groupe fait en définitive l'intérêt du sujet beaucoup plus que les vicissitudes avec lesquelles les personnages doivent composer. Sans doute le film est-il un peu fade, quoique réaliste. Peut-être parce que Pialat semble ne pas s'adresser au spectateur.