Bon alors, c'est Maurice Pialat qui voulait faire son testament cinématographique. Il y fourre toutes ses thématiques habituelles : les relations conflictuelles dans le couple, la mort d'un proche, l'adultère, l'enfance. Mais à tout cela, il ajoute une nouveauté : la paternité positive. Tout cela foutu n'importe comment, sans que rien ne soit approfondi. Bon, tant mieux que le monsieur était content d'être père, allant jusqu'à faire "jouer" son propre fils (qui, par ailleurs, porte son véritable prénom dans le film !).
Mais qu'est-ce que je me suis fait ch... ! Je sais pertinemment que Maurice Pialat n'aimait pas, surtout à partir des années 1980 (quand il n'adaptait pas un roman ou qu'il ne faisait pas un biopic !), suivre un fil scénaristique solide. Mais là, les scènes se suivent vraiment au petit bonheur la chance, sans que cela apporte quelque chose à la consistance des personnages. Ce qui fait que je n'aime pas par exemple un film comme A nos amours. Reste que dans ce dernier, il y avait au moins quelques belles fulgurances (notamment la dernière séquence avec la conversation apaisée entre la fille et son père !). Ici, rien du tout…
Pialat se fait payer par la production des vacances à l’œil sur l'Île Maurice (les scènes concernées par ce lieu tournage auraient pu aussi bien se dérouler dans n'importe quelle ville côtière de France métropolitaine sans que cela change quelque chose ; mais bon, ne soyons pas de mauvaise foi, à sa place, j'aurais peut-être fait la même chose, l'Île Maurice ou ailleurs... pourquoi pas l'Île Maurice après tout... par contre, pour la suite, j'émets de véritables reproches !).
Il laisse son fils vagabonder devant la caméra sans que celui-ci ait l'air de s'en rendre compte, sans que celui-ci joue. Il se refuse à contrôler aussi Depardieu qui cabotine atrocement. Il fait parler très bas les comédiens amateurs (loin d'être un cas unique chez Pialat ; qu'est-ce que les ingénieurs du son ont dû souffrir sur les tournages du réalisateur !) alors que les professionnels parlent fort (niveau complémentarité, on a vu mieux !). Il insère de temps en temps des tubes musicaux (dont deux fois le même morceau de Bob Marley !) sans réelle raison, sans que cela apporte quelque chose à la séquence, certainement pour réveiller le spectateur endormi. Il fout gratuitement un maximum de nichons et de culs féminins, certainement pour essayer de maintenir l'attention du spectateur qui risque de se rendormir. Il ne met pas de véritable fin. Ce n'est pas avec tout ceci que l'on fait véritablement un film solide, avec un peu de consistance et qu'on le rend intéressant.
Testament de Maurice Pialat ou non, j'ai trouvé ce film terriblement vide et ennuyeux.