La profonde puissance de la nostalgie

Bien entendu, tout le monde en France connaît Louis de Funes. Et bien entendu, tout le monde connaît la saga du "Gendarme". Tout du moins, je l'espère.

Et il fut un temps, voyez vous, où ce gendarme en question était un héros national, l'idôle de toute une flopée de jeunes. Sauf qu'aujourd'hui, les jeunes ont découvert de nouveaux horizons : La saga des "Taxi" s'est immiscée dans leur vie, et celle des "Gendarmes" ne semble plus faire rire grand monde. Triste jeunesse.

Et malheureusement, je comprends pourquoi. Parce qu'il faut le reconnaître : Les canons humoristiques varient au fur et à mesure que le temps passe. Et de cela, il est évident que le "Gendarme" a souffert.

En soit, ce n'est pas un mauvais film, non, c'est simplement du cinéma de série b. Un cinéma qui est tout de même arrivé au bon moment. À l'heure où le cinéma français se construisait de nouvelles figures d'acting iconiques, il faut bien avouer qu'un tel métrage a eu son effet sur les gens.

Car oui, le Gendarme pour les gens, outre les pitreries d'un De Funes qui relevaient du génie, c'était l'occasion pour tout le monde de se remémorer les vacances et tout ce qui va avec, de découvrir ou revoir Saint Tropez, et de toujours plus en assoir le mythe dans le coeur des français.

Et puis, il y a De Funes. Et c'est génial. Mais je vous l'ai déjà dit. Plutôt que de débattre indéfiniment sur cet homme qui amène toute son âme et son humour au film, j'ai envie de vous poser une seule question : qu'aurait donné le film sans lui?

Parce qu'il faut bien le dire, "Le Gendarme", ça vole pas bien haut. Mais alors pas du tout. Niveau réalisation, c'est vraiment bas : elle s'autorise toutes les fantaisies, aussi ridicules soient-elles. Rendez-vous compte, elle montre De Funes en train de faire de la Fronde sur une musique de "Thierry la Fronde". Vous captez le délire du truc? Le pied jvous dit !

L'écriture ne rattrape clairement pas le reste. En fait, c'est surtout qu'elle paraît encore plus lourde que Galabru. Ça fallait le faire. Disons juste que certains gags sont d'une nullité affligeante, et que le scénario est d'une linéarité renversante. Ce qui nous renvoi au début de cette critique : Les canons changent !

Et puis, il y a Galabru. Et là, c'est le drame. C'est pas que le gars joue foncièrement mal, c'est surtout que oui, il joue mal. Pas par manque de talent, seulement parce qu'il surjoue. Donc par manque de talent.

Mais quoi que j'ai pu dire sur ce film, et quelle que soit la note finale, je vous invite néanmoins à le voir ou à le revoir si ce n'est pas déjà fait, parce qu'il faut bien l'avouer, la sympathie presque innocente qui se dégage de ce film et de son équipe de bras cassés vaut suffisamment le détour pour que l'on s'arrête sur son cas le temps d'une heure vingt !

http://avion.blogs.allocine.fr/2015/10/le-gendarme-de-saint-tropez-1964.html