Objectivement parlant, on est presque face à un nanar. Avec son histoire abracadabrantesque, ses incohérences scénaristiques, ses effets spéciaux de pacotille, ses situations parfois embarrassantes, cet opus est un OVNI dans la saga. Si on y ajoute l’absence de Claude Gensac remplacée par Maria Mauban et un Jean-Pierre Rambal plutôt très mal inspiré en gendarme, l’ensemble empile les casseroles le rapprochant d’une production de seconde zone. Dans une période où la science-fiction cartonne, le film sent le projet d’opportunité avec de nombreuses idées imaginées à la va-vite et la reprise paresseuse d’une formule éprouvée.
Si on passe au-delà du caractère mercantile avec ses effets faciles et de nombreuses péripéties ratées (la fin est, notamment, aussi mal menée qu’elle est ridicule), force est pourtant de reconnaître que les acteurs sauvent l’ensemble. Alors certes, Louis de Funès et Michel Galabru en font des caisses et cabotinent à l’excès mais certaines scènes sont désopilantes. Ainsi toute la séquence où de Funès est au couvent, si elle est idiote, est furieusement drôle. C’est tellement bête et absurde que c’en est franchement hilarant. On retrouve, par ailleurs, de nombreuses expressions qui font mouche (« Allez faire PI-PI ! », « De l’huile, c’est de l’hUIle », etc.). Le tout est, en outre, porté par l’excellente musique d’un Raymond Lefebvre toujours aussi bien inspiré.
Si on est amateur des grimaces du duo qui porte le film, le film se révèle alors un divertissement, certes sans finesse, mais cependant efficace. On peut toutefois comprendre que certains passent leur chemin devant cet épisode à part qui parodie grossièrement un genre à la mode.