Film d’Eric Rohmer sorti en 1970. Jérome (Jean-Claude Briali), 35 ans, est sur le point de se marier. Parti en vacances dans le cadre ensoleillé et bourgeois du lac d’Annecy, il y retrouve son amie roumaine Aurora, romancière, qui est sa confidente. Très vite, l’attention de celui-ci va être attiré par les jeunes filles d’un groupe de lycéens (dont fait partie le très jeune Fabrice Luchini), et notamment l’une d’entre elle, Claire, dont il rêve de toucher le genou..
C’est d’abord déroutant de voir un adulte tenter de flirter avec des filles de 16 ans. Si son amie l’encourage, c’est d’après elle pour les besoins de son roman, comme si elle voulait le mettre en situation de trahir son engagement, le placer dans une situation qui forcément entraînera des états d’âmes.
Il se prétend être la marionnette de cette femme (il lui dit : « Ce que j’ai fait, je l’ai fait pour toi ») mais finalement c’est lui même qui joue avec le feu, qui joue avec son propre désir et ses conséquences.
D’abord un jeu amoureux avec la fille de l’hôtesse de maison, qui va finalement se refuser à lui, et ensuite cette fascination pour le genou de Claire. Une partie de l’anatomie plutôt inhabituelle pour une fascination masculine, mais qui représente à la fois un objectif qui ne porte pas à conséquences (toucher le genou est-ce tromper ?) et atteignable.
Jérôme, en fin manipulateur, va profiter d’un concours de circonstances pour atteindre l’objet de son désir, mais sans aller plus loin, puisqu’il se désintéresse de Claire une fois qu’il est parvenu à lui toucher le genou.
Finalement, le fait d’avoir canalisé son désir vers un simple genou semble certes un peu pervers, mais ça a permis à Jérôme d’assouvir son désir, tout en restant dans les normes dans la morale.
Un film à voir comme une étude du désir.
critique publiée sur https://boulimiedeculture.wordpress.com/2015/05/21/le-genou-de-claire/