Le glaive et la balance concentre tous les thèmes qui obsèdent Cayatte depuis Justice est faite. Sauf que cette fois, l'exercice est plus formel que jamais. Sur un postulat on ne peut plus théorique (trois mis en cause, dont un est forcément innocent), il invite le spectateur à mettre en perspective la valeur de la justice humaine. Les plaidoiries déployées par les avocats, autant que les preuves rassemblées par la police ont la solidité d'un colosse au pied d'argile.
Sur la forme, il reste cette difficulté de Cayatte à démarrer l'intrigue de ces meilleurs films, comme s'il rechignait à rentrer dans le vif du sujet. Idem pour ses seconds rôles dont il laisse passer des interprétations calamiteuses dans les scènes d'exposition... Mais passé la scène du phare, une fois le décor planté et le bolide lancé, dur de l'arrêter.