Ce film quasi inconnu de Jean-Pierre Mocky est un des plus curieux de son auteur. Et on voit mal comment il aurait pu être distribué en salles ou diffusé à la télévision. Ca commence déjà fort par un raillerie (comme on n'a jamais vue!) contre la commission de censure du cinéma, puis Mocky place en exergue un avertissement proposant de ne pas regarder le film s'il ne nous plait pas, autrement di de ne pas dégoûter les autres.
Mocky incarne lui-même le glandeur, soixantenaire, ancien arbitre de foo mariée à la secrétaire d'Etat au sports...Il déambule toute une journée dans Paris en survêtement, les mains dans les poches, en cherchant, sans chercher, un boulot. En une succession de rencontres fugitives, Mocky pointe du doigt les plaies et les misères de la société moderne, ses déviances dues notamment à la corruption politique (le cheval de bataille de toujours du cinéaste). Il aurait pu faire un documenatire sous-forme de micro-trottoir; mais, à l évidence, les passants que croise Mocky, il en fait des acteurs de fortune illustrant ses propos et, en anar fatigué, souvent son nihilisme. Par conséquent, au delà de l'interprétation très mauvaise, très approximative, les considérations à l'emporte-pièce de l'auteur sont des moments assez savoureux malgré eux, mais très représentatifs de l'impulsivité du cinéaste. Au mieux, un film désarmant si on aime Mocky, sinon une sorte de cinema expérimental imbuvable.