Charles Tatum (Kirk Douglas) est au chômage. Ancien journaliste, il s'est fait virer des journaux où il travaillait notamment à cause de son alcoolisme. Avec un mélange d'énergie du désespoir et de charme, il parvient à obtenir un poste de journaliste pour le journal local d'Albuquerque, au nord du désert de Chihuahua dans l'Etat du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis. Les histoires de chihuahuas sont d'ailleurs le summum de la presse à scandale sur place, il n'y a pas d'histoire tragique à se mettre sous la dent. D'après Tatum, ce sont les mauvaises nouvelles qui font le plus vendre les journaux. C'est une idée intéressante pour comprendre aujourd'hui pourquoi le JT de 20h a souvent une ambiance un peu catastrophiste. Alors que Tatum et son collègue Herbie Cook (Robert Arthur) se déplacent pour une histoire de crotales, ils tombent sur l'histoire tragique de Leo (Richard Benedict) coincé dans une cavité, en-dessous d'une montagne réputée pour être hantée par les âmes d'Indiens morts. Tatum va mettre en scène le sauvetage de Leo, en créant un spectacle géant et indécent autour de ce fait divers, en mettant en danger la vie de Leo puisqu'il corrompt les ouvriers pour qu'ils fassent exprès de mettre du temps à le sauver. La femme de Leo, Lorraine Mimosa (Jan Sterling), en profite pour faire payer une entrée aux milliers de visiteurs venus suivre en direct les événements.
Pendant 1 bonne heure, je me suis demandé quel était le point de vue du réalisateur, Billy Wilder, vis-à-vis de l'attitude horrible de Tatum et ses pratiques journalistiques douteuses, ainsi que son attitude violente et sexiste envers Lorraine (même si c'est un film qui date des années 50 évidemment). On se rend compte dans la dernière partie du film que Tatum perd pied et devient ridicule, mais ce qui est perturbant c'est que pendant les 2/3 du film, on a l'impression de voir un film ultra centré autour du jeu de Kirk Douglas, où il bavarde beaucoup, et du coup Tatum semble surtout représenté sous les traits d'un homme charismatique et séduisant. C'est bizarre, on dirait durant la première heure que Wilder veut faire en sorte qu'on l'admire. Finalement, sa chute semble nous montrer une dénonciation de Wilder des pratiques douteuses de la presse, mais je le trouve quand même assez complaisant avec eux c'est bizarre. Du coup je comprends pas trop où il veut en venir. Ce qui est sûr c'est que les nombreux visiteurs sont dépeints comme une horde d'imbéciles, et, bien qu'il y ait une part de vrai et visiblement d'inspiré d'un fait divers réel de l'époque, j'ai toujours un peu de mal avec l'idée de représenter la foule comme un groupe de débiles, c'est vu et revu et pas très original comme idée, ni très vrai à mon avis.
Cependant, un aspect intéressant du film est de montrer les ravages de l'alcoolisme, ce qui à mon avis est en avance sur son époque en 1951, et sera souvent plus marquant qu'une campagne de publicité.