Le goût de la roupette à queue
Un homme qui veut se suicider cherche quelqu'un qui voudra bien l'enterrer ... ou le réveiller s'il n'est pas mort.
C'est lent, c'est même très lent. Le spectateur est assis dans la voiture, à la place du conducteur ou du passager. Il observe le comportement du héros qui cherche la bonne personne, qui aborde des gens en quête d'argent, de travail, qui tente de les convaincre. Puis il écoute les passagers réagir à l'étrange demande.
Des images de terrassement, de poussière et de cailloux, constituent les paysages du film. La caméra suit les pérégrinations du 4x4 qui tourne, revient, dépose, s'arrête. Kiarostami filme les errements du héros en dehors des sentiers battus, à hauteur d'homme, sans tambour ni trompette. L'intrigue épuré met en avant les paroles, les regards, calée sur le désespoir du personnage principal. Un minimalisme qui tranche dans le paysage cinématographique, qui pourrait passer pour du réalisme si la portée n'était aussi clairement universelle, l'intention aussi allégorique.
Me croirez-vous si je vous dis que le Goût de la cerise est un formidable plaidoyer pour l'humanité et la vie ?