Faiblesse de la raison et de la volonté, force du coeur.
Un homme décide de mettre fin à ses jours et cherche quelqu'un susceptible de l'aider dans son projet. Il se tuera lui-même, mais cherche une personne qui viendra prendre soin de sa dépouille une fois le geste accompli. Il rencontre successivement plusieurs personnes qui auront chacune leur réaction face à son projet funeste.
L'une d'elle, qui donne son titre au film, sera la seule à lui insuffler (je pense) le doute. Enfermé dans son projet, abattu par l'incapacité de sa raison à donner du sens à sa vie, limité par sa volonté de vivre qui a disparu sans que nous sachions pourquoi, cet homme qui veut se suicider a le sentiment de n'avoir aucune attache à la vie.
Mais une rencontre pleine de sincérité lui opposera ce qu'on peut voir comme une vérité de la vie, une vérité qui est celle du goût de la cerise. Plongé dans l'absurde, rien en peut enlever son goût à la cerise, et avec lui le mystère de son existence, de la nôtre, et la dimension presque sacrée (en tout cas transcendante) de ce qui fait de nous des êtres vivants.
Pour autant le film n'est jamais aussi intellectualisant que moi, et tout se déroule de façon naturelle, dans une action certes lente et contemplative, mais naturelle et simple. Le genre de film dont on ne sait pas quoi faire quand on le termine, mais qui continue à faire son chemin dans notre tête bien longtemps après.