Mais pourquoi il a pas sifflé penalty, putain?
En France, quand on parle de comédie, on ne pense pas forcément tout de suite au duo talentueux Agnès Jaoui – Jean-Pierre Bacri, responsables des scénarios primés d’On Connait la Chanson ou de Smoking / No Smoking.
La première réalisation d’Agnès Jaoui, Le Goût des Autres, est encore un film choral, une comédie pure, se basant sur un scénario écrit et réglé comme une partition. Chaque phrase est légitime et en amène une autre comme en témoigne cette première discussion sur l’honnêteté chez l’Homme entre Alain Chabat et Gérard Lanvin qui n’est en fait que les prémices d’une discussion footballistique. Tout ceci est déclamé par d’excellents acteurs, jusqu’aux seconds rôles comme Brigitte Catillon ou Sam Karmann, hilarant en metteur en scène. Mais tout ceci n’aurait pas pu tenir sans un immense Jean-Pierre Bacri, râleur, pénible, traînant et pourtant terriblement attachant car humain. Si le film a remporté le César du meilleur film, bien mérité, Bacri aurait dû remporter le meilleur acteur (qui échoua à Sergi Lopez, cette année-là). Il est alors dommage que la réalisation soit assez académique et les vingt dernières minutes un peu laborieuses. Le film refuse un happy end tentant et s’en tient à un statu quo logique et un peu amer.
Le Goût des Autres est une bonne tranche de rigolade sincère, compétente et rythmée. Avec une durée un peu moins importante, il aurait pu être un vrai classique du cinéma français.