En longs plans mélancoliques, Ozu dessine l’ivresse du vide et la fuite du temps. Printemps tardif des filles et drame solitaire des pères. Ce film est une merveille ( par sa trame il rappelle "Printemps tardif" ) .Il est d’une beauté visuelle absolument aboutie : cadrages et longs plans séquences très épurés qui renvoient avec une infinie tristesse à la solitude, au manque , au temps qui passe.) Focus sur une société japonaise post guerre en pleine mutation, tiraillée entre traditions et modernité , où les femmes ont encore du mal à exister pour elles mêmes , où les hommes ne peuvent pas assumer la vieillesse sinon dans une résignation douloureuse .On y découvre à la fois l‘amour immense de ce père pour sa fille en même temps que son égoïsme qui peu à peu cède la place à la souffrance de la séparation , de la perte et d’un deuil à faire qui semble difficile sinon à le noyer dans l’ivresse… Superbe.