Après une période d'adaptation, je me suis laissé prendre à ce dernier film d'Ozu : Le Goût du Saké, où il est avant tout question de la solitude, de la vieillesse, du rapport des pères à leurs filles, Hirayama est veuf, et de l'égoïsme sans bornes de ceux-ci quand ils ont perdu leur femme.
De beaux moments douloureux quand Michiko ayant accepté presque malgré elle de se marier, son père éprouve une véritable angoisse devant cette vieillesse qui avance à grands pas, devant cette solitude tout simplement de l'homme qui se retrouve face à lui-même.
On sent dans ce cinéma toute l'alternance entre tradition et modernité, le problème essentiel qui se pose aux femmes, tiraillées entre l'amour et le respect qu'elles vouent à leur père et leur légitime revendication à vivre leur vie.
Un film teinté de la mélancolie qui assaille tout homme au crépuscule de sa vie et qui au delà de l'histoire nous renvoie aux questionnements fondamentaux qui se posent dans une existence : beau et triste.