Avec ce « Grand Alibi », Hitchcock revenait en Angleterre pour un film plein de faux-semblants se déroulant dans le petit monde du théâtre ; son actrice principale ( Jane Wyman) n’hésite pas à jouer la comédie en vrai pour les besoins de son enquête et endosser le rôle de la maquilleuse d’ une star vieillissante interprétée par une Marlène Dietrich en diva manipulatrice.
Le film ne compte pas parmi les plus grandes réussites du maître mais reste largement au-dessus du tout-venant notamment pour une scène de fête foraine délectable où l’on retrouve toute son habileté pour installer un suspens infernal en quelques gestes ou regards, pour ses seconds rôles décalés (les parents irlandais apportent leur dose de légèreté et d’humour) mais aussi pour son twist final, difficilement prévisible ( il a été reproché à Hitchcock de se jouer des spectateurs et d’avoir choisi une fin incohérente…)
A noter que le rôle de Marlène Dietrich est à rapprocher de ceux de Bette Davis dans le « Eve » de Mankiewicz ( d’ailleurs Jane Wyman se prénomme Eve) et de Gloria Swanson dans « Sunset Boulevard » de Billy Wilder ; coïncidence ou pas, les trois films sont sortis en France en avril 1951 .