Un cran en dessous des 13 tueurs alors que le scénario avait un plus gros potentiel dans sa charge féroce envers le pouvoir quel qu'il soit (politique ou religieux).
Mais le détachement émotionnel du cinéaste pour ses personnages donnent une première partie trop froide pour qu'on évite pas un certain ennui poli.
La mise en scène est par contre un régal avec un cadrage évoquant sans parole la lutte entre le pouvoir et les rebelles ; l'équilibre et la symétrie stérile s'opposant aux ruptures et aux mouvements des révoltés.
Le cadrage et le noir en blanc n'en sont que plus stupéfiant de maitrise. Le must étant l'ouverture, une succession de toile de maître ébouriffante de beauté.
Tout se réveille par contre à 40 minutes de la fin où le suspens nait enfin quand l'attentat se met en place et que les destins sont acceptés. Reste donc à savourer la rage de l'affrontement d'un réalisme et donc d'une violence intact.
Ici, pas de combat héroïque ou chorégraphié mais un chaos viscéral où les hommes sont lâches et tremblant au point de paniquer ou de ne plus pouvoir tenir leur sabre. Cet approche radical qui n'a rien de glamour ou de romantique participe à l'approche contestataire du film en y apportant une touche d'originalité très terre à terre. On sent la peur, la sueur, la boue, la fatigue, la colère avec une énergie hors du commun.
Après, c'est vrai que ça ressemble énormément aux 13 tueurs dans l'histoire et le traitement.