Un film marquant par le fait qu'il utilise au maximum toutes les ressources d'un production cinématographique. Pas de personnage central tout d'abord, avec une importance donnée à chaque protagoniste selon la place qu'il prend dans l'intrigue. Chaque personnage représente une perspective sur la vie. Ils se rejoignent dans le mort. Le personnage féminin est époustouflant. Ils s'inscrivent dans un scénario complexe (il faut se concentrer pour suivre le côté politique de l'histoire notamment) avec des décors soigneusement choisis. La symbolique de l'eau très présente donne en permanence cet avant goût de mort. Et surtout la forme fait appel à tous les plan possibles dont certains très rapprochés, caméras à l'épaule, technique très moderne pour l'époque, popularisé de nos jours par les film de Jason Bourne. Elle est d'autant plus efficace qu'elle prend place dans des scènes de véritables combats de chiffonniers, dans le boue, dans l'eau, dans la poussières et au milieu des cris des enfants. Efficace aussi car elle se heurte aux plans très précis et très classiques du reste du film, ce qui donne une impression de brutalité à l'ensemble. La scène finale à ce propos, est un des plus beau passage de la conscience à la folie dans l'histoire du cinéma avec celle du film The Pledge. Tout ceci est fait froidement, sans jugement moral. Il n'y a ni bons, ni méchants. Personne n'est puni de ses crimes. Les intérêts convergents, les accords de cœur se font.
Un film à voir encore de nos jours car il montre bien à quel point le jeu politique est complexe et perverti et que ceux qui commettent des attentats ne sont pas forcément ceux qui complotent et inversement.