Attention, présence de SPOILERS dans cette critique, vous êtes prévenus!
On ne peut pas dire que l'équipe marketing ait lésiné sur la promotion, tellement ce film a été vanté de partout, mais je suis loin de partager cette large liesse. Certes, l'eau est bonne et agréable, mais sans plus.
Il est certain que depuis que le synopsis du film est connu, la comparaison avec The Full Monty est inéluctable. D'un côté nous avons donc un chômeur séparé de sa femme qui souhaite conserver l'affection de son fils, qui monte son équipe de chippendales, et de l'autre, nous avons aussi une équipe de quadras (non, l'un a 38 ans) que la vie n'a pas épargnés, qui va se réaliser grâce à la natation synchronisée (en fait aujourd'hui on dit natation artistique). Au lieu d'un personnage à problèmes, les aléas de la vie seront distribués à tous nos protagonistes : l'un sera chômeur, l'autre aura des problèmes avec sa fille, l'autre avec sa mère, l'autre avec son boulot, etc. Ca ratisse donc assez large.
Le début du film nous présente donc tous ces personnages, prend son temps, beaucoup de temps, ce qui n'est pas forcément négatif en soi car on apprécie de bien connaître cette petite bande, même si Balasingham Thamilchelvan est totalement mis de côté, n'a pas un rôle très développé et semble là uniquement pour le côté comique du fait qu'il ne parle pas français (soupir!). Mais toute cette longueur laisse donc une première partie qui peine à démarrer. Peut-être qu'il aurait fallu ne pas trop en mettre dans le panier, car même si les dialogues de groupes sont très touchants et émouvants, il n'en reste pas moins que ça ressemblerait presque au concours de qui a la plus grosse lose. Multiplié par le nombre de personnages, ça plombe. De même, le personnage de Virginie Efira, très touchante et très juste également n'est pas en reste pour ce qui concerne ses problèmes personnels. Ce qui sauve l'ensemble sont bien sûr les acteurs et les actrices, tous impeccables et justes. Y compris les seconds rôles (Marina Foïs en tête).
La deuxième partie est un peu plus rythmée, on reste dans les problèmes des uns et des autres, mais c'est entrecoupé de scènes un peu plus comiques, que ce soit dans les relations des uns et des autres, mais aussi lors des différents entraînements où nos quadras sont poussés dans leurs retranchements par une Leïla Bekhti très autoritaire (est-ce que le petit clin d'œil à Rocky IV avec les rondins est volontaire?), avec pour objectif ce fameux championnat norvégien.
Et puis vient ce final, et là, le film se prend les pieds dans le tapis. Pourquoi, mais pourquoi les faire gagner un championnat mondial? Non mais mondial en plus, un championnat local ne suffisait pas? Whyyy? Sans rire, comme si on pouvait gagner un championnat du monde en s'entraînant 2h par semaine pendant 6 mois. Ca se saurait. Les types sont incapables de faire un barracuda ou le héron, ou ne serait-ce d'avoir une jambe tendue quand on fait leur connaissance (oserai-je même dire qu'ils savent à peine nager), et là ils nous font des figures imposées avec style, grâce et arrivent premiers... Totalement irréaliste, invraisemblable, et qu'on ne me rétorque pas qu'on s'en fout, c'est du cinéma. Une certaine logique, une cohérence est de rigueur. Et pour rajouter une louche de chlore, les effets de lumière sont interdits en championnat du monde.
Franchement, j'aurai préféré un final à la Rasta Rocket, qui aurait été plus réaliste, car montrant déjà que l'important est de participer, ce qui est d'ailleurs voulu au départ par notre équipe, qu'on s'en fout du résultat, l'important est de se faire plaisir. Ils pouvaient parfaitement arriver en bas du classement, avec la joie d'avoir accompli quelque chose ensemble. Ce happy end gâche totalement l'ensemble (même sur la musique de Phil Collins).
Ariane a manqué sa mise en orbite.
(Ariane est le nom d'une figure de natation synchronisée pour ceux ou celles qui se poseraient des questions sur ma dernière phrase; de même que l'albatros où j'ajoute cette fameuse scène tirée de Bernard et Bianca pour illustrer mon ressenti).