Le Grand Bleu fait parti de ces films que l’on adore ou que l’on déteste. Mais qu'on l'aime ou pas, il demeure l’un des films les plus marquant de la fin des années 80/début des années 90 et a été un véritable phénomène populaire, notamment auprès des jeunes. Malgré les critiques très mauvaises, qui descendaient le film de façon exagérée, certains allaient voir le film en salles 3, 4, 5 fois sinon plus.


Le personnage de Jacques Mayol interprété par Jean-Marc Barr y est pour beaucoup.
En effet, comment rester de marbre face à ce Jacques Mayol ? Enfant dans un corps d’adulte qui ne grandira jamais. Bouleversé par la mort accidentelle de son père quand il était enfant, Jacques s’est réfugié - presque physiquement - dans la mer et en a fait son monde idéal, fuyant la dure réalité du monde terrestre. On est touché par l’innocence, la candeur du personnage.


Mais quand il rencontre Johanna, qui tombe éperdument amoureuse de cet homme hors du commun, Jacques n’arrive pas à faire la part des choses, tiraillé entre son amour pour la mer et celui, synonyme de responsabilités et de réalité de la vie, qu’il porte à la jeune femme.


L’autre relation importante du film est évidemment celle qui lie Jacques et Enzo. Leur histoire d’amitié et de rivalité porte le film dès le début. Quand ils sont tous les deux, le reste n’a plus d’importance, seul compte la performance, montrer à l’autre combien de temps on peut rester sous l’eau (ce qui donne lieu à une scène assez grandiose lors d’une soirée-cocktail..) ou jusqu’à quelle profondeur on peut descendre.


Leur histoire est superbement racontée par le réalisateur.
Luc Besson nous a offert avec Le grand Bleu son meilleur film (on n’oublie pas Léon, qui le talonne de près). Il a su s’entourer des bonnes personnes au bon moment pour pondre un petit chef d’oeuvre à lui tout seul.
En rappelant Eric Serra, après leur collaboration sur Subway, pour lui confier la bande originale du film, Besson marque un grand coup tant la musique ne peut être dissociée du film en lui-même. La bande originale, planante et profonde, participe activement au plaisir ressenti lors de ce voyage onirique dans les tréfonds de l’océan (et dans la rédaction de cette critique) et vient rattraper les quelques lourdeurs du film.


Que dire également de la photographie ? Les différents décors du film (la Grèce, le Pérou, la Sicile) sont sublimés par des images splendides qui font passer un sentiment de plénitude graphique assez caractéristique chez Besson. Passer sa vie sur les bords des falaises grecques comme le petit Jacques durant son enfance, ça doit probablement se rapprocher un peu du paradis.


J’ai été véritablement subjugué par la beauté des images en le redécouvrant en BluRay, c’est magique. Le style Besson, c’est aussi les plans d’ouvertures de ses films, le Grand Bleu n’y échappe pas. Le film commence par un travelling rapproché sur la mer qui défile très vite pour passer en grand angle sur la ligne d’horizon où l’on découvre les calanques grecques et le titre du film.


Je ne peux que vous conseiller ce film si vous ne l’avez pas encore vu.
Oui, il s’agit d’un de mes films préférés, non, je n’ai probablement pas été très objectif, mais quand on a un coup de coeur pareil pour une chose, il est très dur de parler de ses mauvais côtés (la longueur du film peut en rebuter certain, mais j’oublie vite les 2h50 de la version longue)


La scène finale, lourde en poésie et en émotions, m’a retournée l’estomac la première fois que j’ai vu le film.
Et vous ?

Martin_Lonbar
10
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le 16 août 2018

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Martin Lombard

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