J’avais vu le film à sa sortie (je fais partie de ce qui a été appelé « la génération GRAND BLEU »), et je n’avais pas été conquis outre mesure. J’avais vu la version longue (qui m’avait fait tomber amoureux de Rosanna Arquette), mais sans être plus que ça enthousiasmé.
Je me suis dit qu’il fallait que je le revoie.
C’est donc ainsi que je me suis replongé dans le portrait en creux de cet homo-delphinus qui va ainsi essayer de devenir adulte dans un monde terrien où il n’est pas à son aise.
Moins simpliste que ce que j’avais en souvenir (bon, on ne va raconter d’histoire, ce n’est pas non plus d’une complexité à défriser un caniche), le scénario est la trajectoire d’amitié teintée de rivalité (ou l’inverse) de deux personnes totalement inadaptées au monde dans lequel ils évoluent. Et pour des raisons différentes.
Jacques (Jean-Marc Barr, très touchant en homme enfant qui n’a jamais fait le deuil de son père) est totalement incapable de comprendre les hommes, ne se sentant à l’aise qu’avec les dauphins. La plongée est accessoire dans sa vie. Et cela va même être ce qui va conduire Enzo à sa perte, car Jacques bat les records mais sans chercher à le faire.
Enzo (Jean Reno) est, lui, obnubilé que par les records et la démesure, le coupant du reste du commun des mortels. Et c’est cette course à l’impossible qui va le tuer.
Besson a un vrai sens des images. C’est très beau. Mais il a trop tendance à appuyer les effets ce qui fait que par moment le film perd son intensité.
En revanche, il sait parfaitement choisir ses acteurs, et le casting est juste parfait dans ce récit tendre et triste de deux êtres cabossés.