“Il Grande duello” dispose d’une intrigue un peu nébuleuse, qui peine à le faire décoller. On mélange un évadé accusé à tort, un gisement d’argent, une rébellion dans une ville dominée par une fratrie sinistre… sans que toute les sous-intrigues ne soient vraiment résolues. En particulier, il y a une espèce de faux suspens créé autour de l’identité d’un meurtrier… qui finalement ne fera pas forcément sens.
On ne comprendra jamais pourquoi le méchant ne veut pas révéler qui a tué son père, étant donné que cette information ne peut plus nuire qu’au héros !
Heureusement, sur la forme c’est sympathique. La BO est assez jolie, nous faisant presque croire que c’est du Ennio Morricone. Les paysages escarpés sont élégants. Lee Van Cleef a toujours la classe dans ce genre de rôle de mentor placide. Et la mise en scène tient la route, Giancarlo Santi ayant collaboré à plusieurs reprises avec Sergio Leone.
Le réalisateur maîtrise bien ses fusillades, se permettant même quelques envolées de montage. Et comme Leone, il joue avec les visages des nombreuses « gueules » qu’il a embauchées. Dont en particulier notre fratrie de méchants. Parmi eux, le tonton flingueur Horst Frank, au regard toujours dérangeant. Ou son compatriote Klaus Günsberg, visuellement le plus réussi, avec son accoutrement blanc et efféminé, son air dépravé, et son faciès d’herpès !
Par contre, je n’ai pas été très convaincu par la dégaine de notre héros, incarné par Alberto Dentice (ou Peter O’Brien selon la version). Son apparence de Bee Gees est certes adéquate pour l’époque, mais détonne dans un western !