Le Grand Pardon par Incertitudes
Le Grand pardon où quand Alexandre Arcady veut faire son Coppola, Roger Hanin son Marlon Brando et Richard Berry son Al Pacino. A la place de gangsters italo-américains, prenez des juifs pieds-noirs en guerre contre des arabes et vous avez Le Grand pardon qui copie sans vergogne sur Le Parrain, vous l'aurez compris.
Certaines scènes sont même carrément repompées comme le début avec la longue scène du baptême dans Le Grand pardon qui copie sur la scène du mariage du début du Parrain. Prétexte pour présenter les personnages et montrer l'emprise du chef de famille.
Pour autant, tout n'est pas à jeter. Roger Hanin a une vraie dimension d'acteur. Dommage qu'elle ait été gâchée par son rôle récurrent de Navarro dans la série éponyme sur TF1. Son rôle de patriarche sur la famille Bettoun lui va comme un gant. Dommage qu'il force trop sur l'accent. Ce qu'il gommera d'ailleurs dans le 2eme épisode, 10 ans plus tard.
A ses côtés, d'excellents seconds rôles dont certains acteurs faisaient leurs débuts au cinéma comme Jean-Pierre Bacri, Richard Berry, Gérard Darmon, Bernard Giraudeau, Sam Karmann, qui côtoient de vieux briscards comme Robert Hossein ou Jean-Louis Trintignant.
Pour le reste, Le Grand pardon suit le cheminement classique d'un film de gangsters entre trafics, trahisons et règlements de compte, et a qui a le mérite de tenir en haleine jusqu'à la dernière seconde du film.
Dommage que les acteurs et sans doute le propos du film, se prennent autant au sérieux. Cela a l'inconvénient d'engendrer des répliques involontairement drôles comme le fameux "Arrête tes salamalecs, Bettoun" asséné par Carreras à Raymond Bettoun ou pratiquement ce qui est la phrase finale : "Aujourd'hui c'est le Yom Kippour, le jour où tous les juifs pardonnent à ceux qui leur on fait du mal. Tous les juifs sauf un. Moi. Moi, je ne pardonne pas".