Un western comico-romantique avec un John Wayne plus bourru que jamais. Ce dernier ramène en bateau une prostituée de Seattle vers l'Alaska pour son meilleur ami, mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il va tomber amoureux de la "traînée" en question. Pourtant, ce coureur de jupons est résolument anti-mariage, mais comme souvent dans les films, l'amour rend bête.
La première heure est assez éloignée du western aussi bien, au niveau des décors que des costumes. Le Duke va au hammam, il voyage dans un énorme bateau à vapeur, et on note même la présence d'un phonogramme dans sa cabine ! On retrouve fort heureusement nos marques dès le retour du chercheur d'or dans sa mine. Avec sa tenue beige, il a plutôt la classe pour une fois, mais c'était sans compter sur le retour de son éternel banana à la 83ème minute…
Parmi les bons points du film, on retiendra surtout les combats sympathiques à souhait, que ce soit dans un bar ou dans une Main Street boueuse : tout le monde se castagne dans la bonne humeur, et même quand il se prend une droite en pleine poire, le héros aux pantalons toujours trop courts garde le sourire… Notons également que tout comme dans Hondo, John Wayne semble prendre un malin plaisir à balancer les garçons dans la flotte : ce coup-ci, c'est le jeune Fabian qui prend l'eau, non pas une mais deux fois !
Le film d'Henry Hathaway souffre pourtant de quelques longueurs, notamment cette scène embarrassante où le frère ivre de Stewart Granger se met à draguer maladroitement la fille de joie (elle a dû être coupée au montage d'origine, car dans la VF que j'ai regardée, elle n'était pas doublée). Par ailleurs, après une petite recherche sur wikipédia, j'ai pu constater que les deux acteurs qui jouent les frangins ont "seulement" 30 ans de différence : l'un est né en 1913, et l'autre en 1943 ! Autre souci : l'humour burlesque un peu lourdingue, et notamment ces bruitages cartoonesques qui ponctuent les scènes de combat. Seul le gag du chien dans la baignoire de la prostituée m'a fait rire, mais sur près de deux heures, cela fait peu.
Au final, il s'agit d'un petit western sympathique sans grande prétention qui ravira seulement les plus grands fans de John Wayne. Je vous laisse avec ce florilège de citations que n'aurait pas reniées Al Bundy : "ahh, les femmes, j'en ai jamais rencontré une qui soit à moitié aussi fidèle qu'un cheval […]. C'est mon unique politique, anti-épouse : quand une femme consacre son existence à faire le malheur d'un seul homme au lieu de faire le bonheur de plusieurs, je lui refuse mon vote […]. Il y a une chose qu'il faut que tu apprennes pour les femmes : c'est toutes des menteuses, et si elles sont pas menteuses, elles sont pires : elles te font le coup de la marche nuptiale. On ne peut pas faire confiance aux femmes : elles ont beau avoir l'air honnête, elles veulent toutes se faire épouser". Sacré Duke.