Avec le Grand Silence, on tient surement un des meilleurs Westerns de Sergio Corbucci, ainsi que du genre italien.
Sans être aussi violent que Django, qui reste "l'étalon" phare du réalisateur en termes de violence, le film ne lésine pas néanmoins sur l'hémoglobine, du début jusqu'au grand massacre final. L'ensemble, les scènes de combats puis de repos sont en général bien amenées, et le scénario est captivant et plutôt convaincant. Sur le plan de la mise en scène, c'est assez bon donc, mais il faut déplorer quelques plans de caméra assez étranges ou maladroits à certains moments.
Pour sonoriser ce western atypique qui se déroule sous la neige, durant le Grand Blizzard de 1898, Ennio Morricone s'illustre une fois de plus, et il s'agit encore une fois d'une grande réussite, les instruments étant bien choisis, ce qui rend les passages à cheval dans les contrées neigeuses vraiment agréables à voir.
Les personnages du film sont également vraiment intéressants, et "Silence" correspond finalement bien à ce paysage neigeux atypique que on voit peu dans un Western. Le jeu d'acteur de Klaus Kinski, ainsi que des autres personnages, notamment le shérif comique, est également réussi.
En conclusion, à l'époque ou les Westerns italiens avaient du mal à se démarquer et s'étouffaient finalement entre eux, Le Grand Silence est un film qui a, dans tous les sens du terme, apporté une bouchée d'air frais. Corbucci montrait qu'il ne fallait pas forcément attendre que Sergio Leone réalise une nouvelle oeuvre pour avoir enfin un grand Western.