Ta ZA, tu l'aimes ou tu la quittes
Dans ce décor magnifique et typique de nos provinces françaises, Delépine et Kervern nous offrent de la misère sociale en veux-tu en voilà, absurde à souhait. Drôle même. La découverte d'une zone commerciale par un punk d'une autre époque ("y'en a du choix maintenant !") suivi de près par les caméras de sécurité dirigées par des agents de sécurité avachis sur leurs fauteuils. Tout ça est l'univers au normes, adulé par Jean-Pierre qui tente tant bien que mal de vendre des matelas quand les clients préfèrent les commander sur internet.
Quand son frère le punk vient roder dans la zone et que sa vie conjugale approche du néant, il devient fou et tente de s'immoler par le feu.
C'est à ce moment que les réalisateurs veulent nous faire passer le message de Not, le punk : Soyons plus libres, sans le jouG de l'emploi. Si toute la famille va en profiter, le citoyen lambda sera bien moins réceptif aux gesticulations des deux zozos. C'est là probablement le deuxième message du film : indignez-vous, qui résonne jusqu'aux inquiétudes de Warhol par rapport à la société de consommation.
Un film politique dans le fond, en période de crise (avec tous ces magasins fermés) ? En tous cas, on se marre bien, la mise en scène et le jeu des acteurs est impeccable. Une réussite.