Destins croisés
Adapté d’un roman de Mary McCarthy, ce film retrace la vie d’un groupe d’étudiantes à la sortie de leur université new yorkaise. Le récit s’étend sur environ dix ans, des années trente aux années...
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le 26 sept. 2013
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Film extrêmement rare dans la carrière de Sidney Lumet, Le groupe est ce qu'on appelle une œuvre chorale. On suit la vie de huit femmes tout juste sorties de l'université, de l'été 1933 jusqu'au début de la Seconde Guerre Mondiale. Les rêves sont là, mais les désillusions vont vite arriver dans une société si machiste, où le pouvoir matriarcal se résume à peau de chagrin.
C'est limite si les femmes ont droit de cité, et leurs époux ou compagnons exigent d'elles beaucoup ; avoir un enfant, allaiter un bébé au sein et non au biberon, les obliger à rester à la maison... On voti bien qu'à travers ce portrait divisé en huit, c'est aussi de la société de 1966 que parle Sidney Lumet, ainsi que sa scénariste, Mary McCarthy (romancière et féministe engagée). Celle de libertés bafouées. A ce titre, même si toutes n'ont pas le même temps de présence, les actrices y sont formidables, certaines débutant même avec ce film comme une certaine Candice Bergen. Je retiendrais le destin d'une d'entre elles, persuadée que l'homme avec qui elle a couché un soir est celui de sa vie ; mais ce dernier va très vite mettre le holà en lui disant que ce n'était en gros qu'un coup d'un soir et qu'il ne veut pas s'engager, au grand désarroi de la jeune femme. Ou alors Libby, qui va vouloir sortir avec un garçon en lui disant qu'elle a eu déjà beaucoup d'expériences, va voir son mensonge se retourner contre elle, et ainsi se faire battre.
Si c'est vraiment un film au féminin, il y a aussi des hommes, avec Hal Holbrook (dont ce fut aussi le premier film), et un certain Larry Hagman, dont le rôle sera étrangement similaire à celui qui l'aurait connaitre ; un certain J.R. C'est d'ailleurs avec lui qu'il y a sans doute la scène la plus forte ; une scène de ménage, où on suit les acteurs à la trace, où il va enfermer sa femme dans un placard, et faire croire aux médecins qu'elle est devenue folle. Alors que non, mais le pouvoir de l'homme était malheureusement ainsi...
Côté technique, on a ainsi droit à de beaux plans larges, comme pour montrer l'union de ces huit femmes, et une reconstitution qui ne se sent pas trop, même si je suis étonné que dans les années 1930, les femmes pouvaient autant arborer de décolletés.
Il y a beaucoup de choses à dire sur le film, qui est sans doute trop foisonnant même, plus de 2h30, mais qui reste (trop) actuel sur le destin des femmes, qui rêvent avec des étoiles dans les yeux, mais dont la réalité les met plus bat que terre...
Créée
le 23 févr. 2019
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