Une Belmonderie à Venise
On reprend l’équipe au quasi-complet qui a accouché l’année précédente de Flic ou voyou avec l’envie évidente de refaire le plein au box-office mais on change ici de ton. À une solide intrigue...
le 25 janv. 2022
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On reprend l’équipe au quasi-complet qui a accouché l’année précédente de Flic ou voyou avec l’envie évidente de refaire le plein au box-office mais on change ici de ton. À une solide intrigue policière succède une comédie d’espionnage brouillonne et mal ficelée. Tout est sacrifié à sa vedette qui cabotine joyeusement pour combler les lacunes d’un scénario paresseux ne semblant fonctionner que par séquences pour offrir une illusion de cohérence. Même si les morts s’accumulent, le ton ne parait jamais sérieux tant le prétexte est improbable et les singeries de Bébel en décalage avec certaines situations. Ajoutons à cela une double introduction laborieuse, des cascades collées de façon plutôt ubuesque (un hélicoptère qui passe par là, un bateau ici), des passages peu lisibles et des personnages mal dégrossis qui viennent et disparaissent, et on aboutit à un film prétexte totalement décousu.
On a ainsi affaire à une pure Belmonderie avec cascades, castagne, traits d’humour, nombreuses femmes dénudées et acteurs de sa bande. L’ensemble est parfois drôle, parfois prenant, parfois complètement à côté de la plaque et constitue un divertissement inégal mais qui amusera toujours les amateurs de Bébel. On ne se prend pas la tête, on profite de Venise, de seconds rôles amusants, on regarde les scènes s’enfiler les unes après les autres même si certaines péripéties semblent posées ici ou là en catastrophe. Philippe Sarde reprend, par moments, des thèmes de son précédent film, Audiard est en petite forme et certains acteurs, qui paraissent sous-exploités, font que la comparaison avec Flic ou voyou est difficile à soutenir.
De la trilogie Lautner-Belmondo-Audiard tournée entre 1979 et 1981, Le Guignolo est incontestablement le film plus faible. Son intrigue est lâche, ses personnages pas assez travaillés, ses situations tarabiscotées. Pour le coup, le film sert uniquement la soupe à sa vedette. Il faut donc en être fan pour pardonner les innombrables faiblesses de l’ensemble. On pourra alors, et dans ce cas seulement, apprécier certaines scènes amusantes et un certain cinéma aujourd'hui disparu.
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le 25 janv. 2022
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