Même en étant fan de Jean-Paul Belmondo, pour avoir suivi ses pitreries bondissantes tout au long de ma jeunesse, force est de reconnaître que ce "Guignolo" ne fait pas partie de ses principales réussites.
Comédie d'espionnage aux séquences excessivement inégales, avec quelques gags réjouissants mais aussi un certain nombre de passages embarrassants, à l'image de cette scène de vaudeville braillard qui se voudrait virtuose, en mélangeant plusieurs récits dans la même chambre d'hôtel, mais qui donnerait plutôt mal à la tête...
Outre son scénario indigent, l'un des problèmes du "Guignolo" concerne sa distribution, puisque la plupart des seconds rôles apparaissent insipides, à commencer par les nombreuses conquêtes du playboy franchouillard, incarnées par des comédiennes étrangères de seconde zone, mais aussi Michel Galabru et Charles Gérard, transparents.
Michel Beaune et Henri Guybet ne faisant que passer, il faut donc se rabattre sur les seuls Georges Géret et Philippe Castelli pour trouver des comédiens en mesure de tenir tête à Bebel, qui n'est d'ailleurs pas dans la forme de sa vie.
Notre héros national nous gratifie toutefois d'une cascade très spectaculaire, accroché à un hélicoptère au dessus de la lagune - une partie de l'action se déroulant à Venise.
Un beau petit voyage d'agrément pour toute l'équipe du film, à commencer par son réalisateur Georges Lautner et son dialoguiste Michel Audiard, qui se contentent ici du strict minimum dans leur domaine respectif, à une époque où le duo tournait pratiquement un film par an.