La grande bataille de la montagne.
Voilà « Le Hobbit » c’est fini. Ou peut-être pas. En tout cas, Peter Jackson nous a affirmé que c’était terminé. Adieu à la Compté, adieu Gandalf le Gris ou bien le Blanc, adieu Thorin et sa compagnie.
Dans ce préquel au grandiose « Seigneur des anneaux », l’action est montée crescendo. « Un voyage inattendu » était rafraichissant, « La désolation de Smaug » mouvementé, « La bataille des cinq armées » se trouve être chaotique.
Chaotique dans le bon sens.
Le côté contemplatif que l’on pouvait parfois retrouver dans les précédents chapitres de la saga de la Terre du Milieu est ici absent. Il fallait s’y attendre en même temps. Plusieurs forces sont en présence, et peu recherchent la paix.
Certains aspects de cette gigantesque mêlée sont remarquables. La mise en scène de Peter Jackson est parfaite. Les scènes d’action, omniprésentes, conservent constamment leur lisibilité. L’arrivée des nains sur le champ de bataille constitue un grand moment. Les plans sont également découpés intelligemment, et les moments d’émotion sont bien dispatchés entre les scènes de carnage. Ce qui fait que pour une fois, je ne me suis pas trouvée lassée devant un enchaînement d’actions abrutissantes ! Le film commence très fort avec la grandiose attaque de Lacville, et ne relâche jamais le rythme.
De plus, l’évolution psychologique de Thorin Ecu-de-Chêne se trouve être fascinante ! Richard Armittage est une bête de charisme, un dieu lorsqu’il lève son épée. Typiquement le genre de personnage que l’on suivrait jusqu’au bout du monde, malgré même ses faiblesses. Tellement imposant qu’il va jusqu’à relayer Bilbon au rang des personnages secondaires.
Malheureusement, il y a des choses dans cette « Bataille des cinq armées » qui me laissent dubitative.
On retrouve trop de raccourcis qui laissent des questions en suspens, empêchant de clore totalement les aventures de Bilbon. Au moment de sortir de la salle, je n’attendais qu’une chose : la version longue, qui je l’espère, permettra d’expliciter des zones d’ombre. Par exemple, pourquoi Galadriel est devenue Dark-Galadriel, comment s’est vraiment terminée la bataille des cinq armées (parce que là, les leaders sont tués, mais ce qui se passe dans la vallée est totalement éludé), ce que Tauriel devient, comment se règle la situation des humains vis-à-vis de leur part de trésor, comment Beorn et Radagast ont été appelés et participent à la bataille... Bref, trop de raccourcis qui empêchent de savourer pleinement l’œuvre.
Pour un film fait à presque 80% de numérique, les effets spéciaux sont superbes, hormis une ou deux coquilles. Le visage de Dain Pieds d’Acier numérique lors de son apparition est une horreur, comme certaines scènes abusants de ralentis grossiers.
« Le Hobbit : la bataille des cinq armées » est un grand film, épique de bout en bout, sublimé par les merveilleuses compositions de Howard Shore. Il y a quelques défauts, mais j’ai bon espoir qu’ils seront rapidement gommés après mon futur visionnage de la version longue.
À bientôt Terre du Milieu !