Tristesse à la sortie du cinéma ; La saga Bilbo/SdA vient d’enfanter son pire épisode. J’avais envie d’aimer cette trilogie, au moins autant que celle avec laquelle j’ai consommé mes premières images cinématographiques. Les défauts d’Un Voyage Inattendu étaient excusables et la Désolation de Smaug m’avait laissé dans un état de réconfort présageant le meilleur. Malheureusement il est impossible de faire l’impasse sur les défauts évidents qui parsèment La Bataille des Cinq Armées. Impossible déjà de ne pas ressentir cet effet d’étirement du récit, gonflé par les sous intrigues vaines. Treize nains n’étaient vraisemblablement pas assez, il fallait aussi parler de Legolas, Tauriel, Thranduil, Monosourcil, Bard et de ses gosses ; on s’étonnera d’ailleurs que ces derniers aient plus de lignes de dialogue que la plupart des nains de la compagnie. Quitte à s’éparpiller, mieux vaut avoir un certain ordre d’importance …
Difficile de ne pas fermer les yeux sur l’incroyable quantité d’incohérences : Ou sont passés les Elfes sylvestres, les Mangepierre, les Trolls catapulte, les Wargs ? D’ou viennent les Chamois ? Pourquoi on n’entend plus parler des bijoux de Thranduil ? Qu'advient-il de l'Arkhenstone ? Difficile aussi de supporter les médiocres aventures du fameux triangle amoureux qui est là, tout au plus, pour rappeler quels genre d’utilité ont les rôles féminins dans les blockbusters et dont les protagonistes nous ravissent fréquemment de leurs dialogues enchanteurs (« Ils n’ont été élevés que pour une seule raison » « Mais laquelle ? » Facepalm). Difficile d’accepter le traitement des intrigues ; je ne trouve pas ça normal d’être frustré de ne plus savoir ce qu’il se passe sur le champs de bataille dés lors que les nains décident de yolo casser de l’orc en haut de la montagne ou d’apercevoir une armée entière se faire décimer par des aigles pendant environ 15 secondes alors qu’on passe 5 minutes à voir Azog balancer un caillou au bout d’une ficelle. Et il m’est au final assez difficile, par dessus le spectacle, par dessus la réalisation et la DA impeccables, par dessus la nostalgie, d’excuser ces défauts qui rendent l’impact émotionnel de cet épisode moindre.
A l’heure des comptes, Le Hobbit est bien loin de sa grande sœur et le projet que j’avais envie de croire possible était bel et bien trop ambitieux. Reste qu’il est difficile aujourd’hui de s’étonner de cela ; peut être Peter Jackson n’était-il pas la bonne personne ? Peut être que le livre n’était pas le bon choix ? Une chose est sure : Deux films auraient suffit.