Legolas : La bataille de la 3D et des clichés
Il est triste de constater que ma première critique sera négative, encore plus pour le film qui clos une trilogie en laquelle je croyais beaucoup.
J’ai vraiment beaucoup aimé le premier volet du Hobbit et pour le deuxième, malgré de nombreux points négatifs il avait réussi à me transporter en Terre du Milieu et à m’offrir frissons et joie.
Pour ce troisième volet j’ai eu le droit à des frissons d’horreur. Il serait inutile (et long) de faire une liste des moments qui m’ont fait lever les yeux au ciel ou juste déprimer mais disons que mes sourcils ce sont progressivement froncés au fur et à mesure du film jusqu’à former un mono sourcil probablement.
Après une introduction plutôt respectable (mais malheureusement précipitée), appréciable d’effort et de visuels marquants le film se perd complètement. Que ce soit pour le développement des personnages (en particulier Thorin, à mon grand désespoir) ou le traitement de l’histoire en elle-même, rien n’est respecté, tout est précipité. Pourtant le film semble affreusement long de par l’étirement complètement abusif des scènes clefs.
La 3D à mon gout est beaucoup trop présente et retire tout ce que le film aurait eu de viscéral. Comme rien ne semble plus vrai il est quasiment impossible de s’impliquer pour les personnages et de ressentir les enjeux. Les coups et les morts sont comme assourdis et perdent énormément de leur impact.
Bilbon ? On l’oublie presque, ce qui est dommage car il apporte à lui seul tout l’intérêt du film (et les seules scènes vraiment appréciables). On saluera Martin Freeman pour sa performance toujours aussi… Bilboesque.
Thorin ? Réduit à un Gollum (oui, oui) discount. On lui donne une excuse toute trouvée à sa folie (dont le développement et tellement rapide qu’il semblerait manquer un film entre deux) : ce n’est pas sa faute, c’est celle de l’or (l’Anneau discount ?). Oui, Thorin n’est pas avare, il est malade ici.
Les autres nains ? Quasiment invisibles si ce n’est pour Kili à travers sa (très douloureuse) histoire d’amour. Et pour ce qui est du design du cousin de Thorin et surtout ses répliques, on est en droit de se demander si on ne regarde pas Warhammer, le film.
Gandalf ? Presque oublié également si ce n’est pour une atroce scène qui m’a fait pleurer des larmes de sang. (Lorsque Galadriel se transforme en Sadako et que Saroumane fait du Kung-Fu, tu sais que tout est perdu).
Les cinq armées ? On les oublies aussi tant l’action se concentre sur des combats isolés et chaque fois absolument burlesques. Si les moments bad ass de Legolas vous faisait tiquer dans le Seigneur des Anneaux, ne vous inquiétez pas, tout le monde a le droit à ses cascades improbable dans le Hobbit à tel point qu’on se demande comment on se battait avant la 3D.
Les elfes ? Des robots. Vraiment. Et je me demande pourquoi Legolas est le vrai héros du film (si on compare son temps de présence à l’écran avec celui de Bilbon). Thranduil est indescriptible. Je ne comprends juste pas comment nous sommes sensé le prendre au sérieux un instant.
Si la scène de fin, malheureusement trop courte, n’apporte pas de réponse sur l’enjeu de la bataille centrale, elle soulève cependant un élément positif : un retour en Terre du Milieu bref mais qui n’en est pas moins agréable et a le gros avantage de mettre fin au film.
Plus qu’une déception, ce film m’a mis en colère moi qui défendait le second volet et acceptait ses quelques cotés exagérés voire bouffonesque. Mais je ne peux pas laisser passer un film uniquement constitué de ça. Je n’ai retrouvé ni Tolkien, ni Jackson dans ce volet (ou alors celui de Bad Taste).
Sur ce, je vous laisse, je retourne regarder La Communauté de l’Anneaux pour calmer mes envies de gifler Jackson.