La bataille des mille scènes ridicules
Je spoil sans honte et avec amour même.
Je pense que vous l’aurez compris, je suis du genre bon public. Mettez-moi devant les yeux de belles images et une histoire un peu prenante et je n’aurai quasiment rien à redire. Alors c’était un peu étonnant de voir que j’avais déjà trainé des pieds devant le deuxième volet, long, trop long, on sentait bien qu’il était là pour combler. Au moins ce dernier film nous promettait-il de l’action via son titre « la motherfucking bataille des cinq armées ». Ha ça oui, l’action est au rendez-vous… mais là où Peter Jackson nous avez prouvé son savoir-faire avec les batailles épiques et fantastiques dans le seigneur des anneaux, ici le ridicule se dispute à l’invraisemblable.
Au fond on a le sentiment de se retrouver devant une partie de donjons et dragons où le MJ c’est montré particulièrement sympa –et désorganisé- et les jets de dés le plus souvent proches du coup critique. Je sais bien que nous nous retrouvons face à un conte pour enfant et non une épopée adulte et sombre mais merde, quand même, il y a des limites au ridicule. Legolas qui se la joue bayonetta en sautant de pierre en pierre, les boucs (pardon les « mouflons ») qui sortent du cul d’un troll comme ça op sur le champ de bataille et le haut du panier : la scène final entre Killi et Thoriel. Notons que je n’ai rien contre une romance nain beau gosse -moi-même je n’aurai rien contre l’idée qu’il vienne visiter ma mine avec sa grosse pioche- et une belle elfe. Mais ce combat de regards amoureux/désespérés qui dure huit plombe coupe complètement l’intensité de la scène, au final la mort de Killi aura déclenché chez moi un fou rire.
Et oui, c’est bien ça le problème du film. Impossible d’y rentrer. L’ensemble des incohérences et du risible des actions nous sort en permanence de l’ambiance et de l’épique de ce qui se passe à l’écran. Là où la bataille de fort-le-cor (Ou du gouffre de Helm c’est comme vous le sentez) te plonge dans un combat sublime aux enjeux palpables et qui t’emporte au milieu d’un champ de bataille, là t’es juste un connard dans une salle de cinéma. Notons aussi que l’absence de sang lors des combats les rend absolument factices et casse les belles chorégraphies. ET QUELQU'UN POURRA UN JOUR M EXPLIQUER COMMENT LES ORQUES ARRIVENT A ORGANISER, ENTRAÎNER, CRÉER UNE PUTAIN D ARMÉE DURANT DES ANNÉES SANS QUE PERSONNE NE S EN RENDE COMPTE MERDE. –on était caché derrière des cailloux. Lol.-
Bon bien sur l’image est toujours aussi belle, l’armée des nains claque, la musique est cool, le jeu d’acteur n’est pas horrible et on passe un bon moment.
Mais je reste déçue par l’ensemble.
PS, une dernière chose monsieur Jackson : on a compris que Alfird est lâche et cupide. Ce n'est vraiment pas la peine de le rappeler toutes les deux scènes. Merci.