Les heures d'avant

Histoire de faire comme tout le monde, je vais pondre une critique sur le Hobbit. Histoire de faire le rebelle, je m’attaque avec un an de retard sur le premier opus, quelques heures avant de découvrir le second.
Parmi toutes les choses, souvent bonnes, que j’ai découvert ici, dans le microcosme de la critique, il y a un sport assez répandu : basher ce qui est apprécié par une partie importante des usagers du site. C’est un peu comme un rite initiatique servant à montrer qu’on a des références culturelles, qu’on dispose d’un esprit critique à toute épreuve, qu’on ne se fait pas avoir. Ainsi on flingue du Tarantino, on pulvérise du Spielberg jusqu’à le qualifier d’arnaque du siècle, on gerbe sur les lubies des Geeks, Star Wars et autres LOTR en tête.

Désolé, je ne vais même pas essayer de défendre mon appétence pour le genre, pour Jackson, pour son adaptation. Je ne vais même pas faire le parallèle avec le livre, livrer une fine explication comparative.
Quand je suis parti en Terre du milieu, je ne cherchais qu’une chose. Partir, justement. Retrouver cet univers m’a fait un bien fou. Le film, vu en 48 images, passe très bien même s’il faut un petit temps d’adaptation. On pourra regretter le choix étrange de mêler parfois images de synthèse et costumes de carnaval mais, franchement, quand je lis certaines critiques gerbant sur le niveau faible voir désastreux des effets spéciaux, je recommande à chacun de rester sur terre et de consulter un dictionnaire. C’est tout le problème de ce genre de films : on verse vite dans l’outrance. Oh, je ne jette pas la pierre à qui que ce soit, il suffit de voir ma réaction face à WWZ ou Pearl Harbour pour comprendre que je peux aussi basculer.

Mais revenons à nos Nains et autres Hobbits. J’ai passé un très bon moment. On retrouve l’atmosphère légère du livre dans l’amorce du film, on bascule dans l’épique, le féérique, Jackson prend le parti de tisser une œuvre en 3 actes pour faire du fric *pardon pour faire le lien avec la première trilogie* et je suis assez faible pour adhérer même si à mon sens 2 films suffisaient. Je n’ai pas envie d’être méchant, de dézinguer, de chercher la petite bête. Vous savez quoi ? Même la vulgarité des Nains m’a fait sourire. Je me suis contenté de retrouver de vieilles habitudes, lorsque je m’égarais avec Pip et Excalibur Junior, lorsque je lançais des dés en appuyant sur play pour que le radio cassette lance la BO de Prédator ou de Conan. Oui, Thorin est une sorte d’Aragorn, oui, on aurait pu viser plus fin mais merde, je suis faible. J’ai envie d’en reprendre une couche. Alors j’attends la suite sans espoir particulier, avec la simple volonté d’y retourner et de poser mon cerveau.

Et puis, rien que pour Gollum, le film vaut le coup. Franchement, là, Jackson a assuré.

Voilà, une critique foireuse, mais un vrai ressenti : que ça fait de bien de partir ailleurs.