Inattendu, pas vraiment, cela fait 76 ans que l'on connait la fin.

J'ai aimé.
Je pourrai arrêter cette critique à cette seule phrase. En effet, je ne vois pas pourquoi je devrai démontrer cette affirmation, je sais pourquoi j'ai aimé et je pourrai ne pas avoir envie de vous expliquer les raisons qui m'ont amené à apprécier ces 2h50 passer dans une salle obscure de cinéma. Il est possible, en plus, que je m'épanche dans d'innombrables comparaisons entre le film et le livre. La critique risquerai d'être longue mais comme tous bon vieux fan que je suis, je ne peux pas en rester là. Au passage, je ne suis pas si vieux que ça mais comme cela fait 10 ans que je lis le Seigneur des Anneaux, Bilbo le hobbit, le Silmarillon et tutti quanti, je peux affirmer, sans prétention, que je connais la terre du milieu sur le bout des doigts.

Peter Jackson revient donc pour adapter le premier livre de Tolkien, The Hobbit, publié en 1937. Première constatation, l'histoire est divisé en 3 films. Aïe, 3 films pour adapter un bouquin de 400 pages en édition de poche, ça sent les raisons financières à plein nez. Je ne partais pas donc du meilleur pied et étonnamment cette première partie tiens la route.
La raison, le bouquin est parfaitement retranscrit. Je m'explique, il ne manque aucune scène du livre, tout est là, à la ligne près. Et j'exagère rien qu'un tout petit peu. Et grâce à cette adaptation quasi parfaite, on peut comprendre que l'adaptation du livre prenne 3 films. On peut se demander, quand même, si cela est utile, en effet, adapter un livre, nécessite de devoir faire des choix de scénario, de supprimer certaines scènes, de diminuer ou d'accentuer le rôle de tel ou tel personnage. Ici, on se sent comme dans le livre. On a exactement les mêmes aventures et j'aurais pu me dire pendant la séance "mais, mec, pourquoi t'as payé 9 euros alors que tu aurais pu rester chez toi à relire ce magnifique bouquin au coin du feu".
Mais parce qu' il y a un truc en plus, ce film ne raconte pas seulement l'histoire de Bilbo mais doit aussi nous faire comprendre de quelle façon l'anneau unique forgé par Sauron est arrivé dans les mains d'un insignifiant hobbit du nom de Frodon Baggins (Sacquet si vous préférez la traduction française). Le livre ne raconte pas cette histoire, le roman raconte seulement l'aventure de Bilbo Baggins avec les 13 nains.
Pour comprendre, cette situation remontant le temps et revenons en 1937. A cette époque Tolkien vient de finir The Hobbit, et il a écrit ce livre pour ses enfants. C'est un simple conte de fée. Frodon n'existe pas, Sauron n'existe pas, l'anneau unique n'existe pas, ni le Gondor, ni le Rohan, ni Aragorn, le Seigneur des Anneaux n'existe pas et Tolkien n'a pas prévue d'écrire une suite. Mais The Hobbit se vend bien et les éditeurs demandent à Tolkien d'écrire une nouvelle histoire sur les hobbits. Cette nouvelle histoire sur les hobbits deviendra le Seigneur des Anneaux et sera publiée 17 ans plus tard. The Hobbit est un livre inachevé si on le compare au Seigneur des Anneaux. L'anneau n'est qu'un anneau "magique", ce n'est pas "l'Unique", Gollum n'est qu'une créature qui permet de faire peur aux enfants, Sauron n'est qu'un "nécromancien" ,etc. C'est l'écriture du Seigneur des Anneaux qui a complété The Hobbit et c'est ça le truc en plus dans le film.
Peter Jackson doit montrer la relation entre les deux oeuvres. Il rajoute donc des scènes au livre original, mais ces scènes sont évoquées dans le Seigneur des Anneaux. Un exemple, dans les appendices du Seigneur des Anneaux, Tolkien publie "les annales du Gondor". Voilà la mention que l'on trouve pour l'année 2941: "Thorïn Ecu-de-Chêne et Gandalf rendent visite à Bilbo dans la Conté. Bilbo rencontre Sméagol-Gollum et trouve l'anneau. Le Conseil Blanc se réunit." Pour les novices, le Conseil Blanc c'est l'assemblée des sages, assemblée qui se compose de Sarouman, Gandalf, Elrond et Galadriel. On retrouve cette séquence dans le film mais elle n'y est pas dans le livre. L'histoire du Conseil Blanc a été inventé avec le Seigneur des Anneaux.
Peter Jackson réunit les deux oeuvres de Tolkien. Certes il aurait pu donner à son film un ton beaucoup plus solennel, beaucoup plus héroïque, il aurait pu chercher à retrouver l'ambiance des films du Seigneur des Anneaux. Mais il a fait un autre choix. Il a préféré garder le ton enfantin du livre The Hobbit tout en ajoutant les élèments essentiels permettant de comprendre le Seigneur des Anneaux.
Et c'est pour ça que j'ai aimé.
Ereinion
8
Écrit par

Créée

le 29 janv. 2013

Modifiée

le 30 janv. 2013

Critique lue 542 fois

9 j'aime

Ereinion

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