Je voulais mettre 7 car c'est un film sympathique avec tout de même quelques défauts qui dérangent, mais je me sens obligé de mettre 8 pour l'âme d'enfant emportée dans cette aventure...
Comprenez-moi, je n'ai jamais pu finir le livre. Tolkien a cette aura de grand écrivain méga-chiant, qui est capable d'assommer un sanglier qui charge par la simple force de la description d'une feuille morte. Du lourd! Néanmoins certains passages m'avaient marqué, comme les trolls des montagnes, les araignées géantes ou une descente en tonneau (ces deux dernières péripéties n'apparaissent pas dans le film alors qu'elles auraient du, enfin je crois si mes souvenirs sont bons, donc ça doit être pour plus tard...).
Car Bilbo le Hobbit, le roman de Tolkien, n'a pas été adapté en un, mais attention mesdames et messieurs en TROIS films, là où pour un volume du Seigneur des Anneaux (bien plus imposant) on avait un métrage de trois heures et basta. J'entends déjà vos voix murmurer "moneeeey" et vous avez sans doute raison. Trois séances ciné, qui plus est avec une 3D qui ne sert strictement à RIEN, ça rapporte énormément plus qu'une seule avec une image normale (mais où je suis pas obligé de chausser des lunettes par-dessus mes vraies lunettes, grmblrmbl). En même temps dans le SdA j'entends souvent dire que des passages (notamment, dans le dernier, la "reconquête" de la Comté) ont été enlevés ou écourtés, pour revenir parfois dans les versions longues. Mais quand même, un film de trois heures, peut-être deux à la limite, ça aurait été LARGEMENT SUFFISANT pour tout raconter de Biblo, non?
En fait, Peter Jackson rajoute un tas de passages qui n'étaient pas dans le bouquin, pour allonger le film. C'est quand même plutôt bien fait, au début, avec cette histoire de dragon impressionnante, une ville en flammes, la ville gigantesque des nains... On se sent plongé dans l'univers dès le début et c'est agréable. Après, quand on a le caméo de Frodon et Bilbon vieux, c'est peut-être moins habile, et surtout moins intéréssant... ça ne sert à rien à part rattacher le film au SdA et nous dire "regardez, voici comment tout a commencé hahahahihihoho!"
On a aussi des intrigues secondaires rajoutées en MASSE... D'un côté Radagast le magicien dans sa forêt qui n'apporte rien au scénario (mais qui est toujours plus sympathique que Jar-Jar Binks hein...), une apparition top classe de Christopher Lee en Dracula (c'est fou quand même le nombre de persos du SdA qui apparaissent le temps d'une scène ou deux dans ce film: Elrond, Galadriel, Frodon, Saroumane...), de l'autre l'histoire de l'orc pâle (je ne me rappelle pas de ça dans le livre...), etc etc... Autant d'intrigues secondaires qui se collent au "voyage" de Frodon et permettent à la fois de faire le lien (et sans doute de "préparer" avec l'anneau) avec le SdA et aussi d'apporter un background plus imposant.
Car c'est quand même ça le défi quand on adapte Tolkien: difficile de faire vivre un univers aussi détaillé comme il le faisait, et pourtant c'est ça qui se dégage du film, avec cette histoire de dragon, cette chanson de nains, ces batailles oubliées... Autant d'éléments qui, s'ils sont très secondaires dans la quête, permettent de faire vivre l'univers et ses personnages. Thorin Ecu-de-Chene se place en nouveau héros épique à la Aragorn, Gandalf nous en apprend sur les magiciens, etc...
Ce qui frappe c'est aussi que ce film n'est pas une resucée totale du SdA... Pas de quête du Bien contre le Mal, pas de héros pur et innocente, ici on parle d'une aventure de chansons, la reconquête d'une terre perdue, la bataille contre une dragon, des aventures "simples" avec un héros très différent de Frodon: Bilbo (bien interprété d'ailleurs) est un petit être cynique, attaché à son petit trou de Hobbit, mais qui se jette quand même dans l'aventure parce que mille sabords! Ce serait dommage de rater ça... Il perdra vite ses dernières désillusions et révelera que, même s'il n'a pas de compétences de guerrier ou qu'il n'est pas un héros, le courage fait de lui un élément important de la compagnie etc etc...
C'est là que le film porte: une aventure de tous les instants, prenante et épique, on se plaît à suivre ces personnages dans leurs péripéties toutes plus folles les unes que les autres, avec un roi "dindon-gobelin" (vous comprendrez en regardant le film) des nains opiniâtres, des orcs méchants, des trolls débiles, un nécromancien mystérieux, et cette petite créature qu'on découvre ou redécouvre au fond d'une caverne, porteuse d'un anneau brillant et sybillin... Gollum! Gollum! Ils nous l'ont volé!
Malgré tout on se demande POURQUOI les montagnes commencent à se battre entre elles (ça doit arriver tous les mille ans un truc pareil) pile au moment où les héros marchent dessus, POURQUOI les gobelins attendent que Bilbon fasse un monologue de ouf avant de capturer tout le monde, et d'autres passages WTF où on se dit que les scénaristes ne sont pas très malins quand même.
On pardonne aisément ces petits détails tant on est emporté dans l'aventure, la course dans les cavernes, les combats dans les flammes, la marmite des trolls... Et à la fin du film on fait NOOOOOOOON JE VEUX LA SUITE BORDEL DE MERDE!
Et quand on regarde le film avec son amoureuse, la scène avec les araignées est une bonne occasion de faire un câlin réconfortant ;)
8 sur 10, motherfuckers!