Un voyage trop attendu

Le changement dans la continuité. C'est toujours un exercice difficile, d'autant plus du fait des attentes énormes des spectateurs après la trilogie du Seigneur des anneaux (SDA).

Le Hobbit comporte certes quelques morceaux de bravoure et Bilbon est bluffant et incarne une alternative bienvenue au larmoyant Frodon.

Mais les mauvaises surprises abondent aussi : un film très inégal. Certaines scènes sont carrément ridicules, comme chez les elfs ou surtout les scènes avec Radagast le Brun (Silvester McCoy), grotesque au point de faire l'effet de sortir tout droit du pire de Pirates de Caraïbes.

On voit aussi les ravages d'un numérique trop lissé par rapport à la trilogie SDA.

Quelles sont les raisons d'un tel échec ? C'était un volet très voire trop attendu, c'est sûr ! L'équipe de Peter Jackson est riche à milliards et n'a plus rien à prouver. C'est sans doute là que le bât blesse. Ensuite, il y a le fait que Peter Jackson avait déjà exagéré le côté infantile dans son adaptation cinématographique du livre pour adultes qu'est Le Seigneur des anneaux. Quand on pense maintenant que l'ouvrage du Hobbit ciblait à la base un public jeune, on peut voir que ce film devient vraiment infantile voire infantilisant.

La technique marketing de faire une trilogie d'un livre assez fin (au contraire du Seigneur des Anneaux qui était une épopée en trois volumes) se voit aussi dans l'adaptation ciné, qui doit broder et meubler des trous de scénario d'une manière assez ridicule.