Une femme sous influence
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le 6 déc. 2024
Aucun long métrage de Naoko Ogigami n'avait jusqu'alors été distribué en France. Le jardin zen pourrait changer la donne et, pourquoi pas, permettre de voir des œuvres antérieures de cette cinéaste qui semble porter un regard particulièrement acide sur la société et la famille japonaises contemporaines. Les personnages du Jardin zen sont plutôt ambivalents, parfois bienveillants mais assez souvent sans pitié pour leurs compatriotes. Tout, en surface, peut sembler lisse et calme mais la férocité se cache derrière les sourires et les remarques acerbes qui abondent, prononcées avec aplomb mais sans agressivité trop marquée, font invariablement mouche. Le jardin zen, réalisé de manière impeccable et implacable, témoigne d'une grande malice et d'une ironie grinçante qui parleront nécessairement aux amateurs d'humour pince-sans-rire, qui sait être fort cruel, à l'occasion. Si le film en dit long sur la frustration dans les relations familiales, il fustige aussi les nouvelles communautés (pour ne pas dire sectes) qui fleurissent partout au Japon, aux méthodes et aux objectifs plus que douteux. La réalisatrice épingle les comportements et les modes de pensée de l'ensemble de ses personnages, tout en leur gardant leur humanité. Avec sa lenteur étudiée, qui ne suscite nul ennui car le Diable se cache dans moult détails, Le jardin zen est moins paisible que son titre semble indiquer et c'est bien son côté piquant (subversif) qui lui donne toute sa saveur et son alacrité.
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le 5 oct. 2024
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