Docu Arte : Le déclin de Pékin : les films, le sexe, la violence, le kung fu et les femmes.

Que ça fait du bien de regarder un bon navet de temps en temps, et surtout de voir qu'un navet est marqué par son époque, les défauts visibles dans les films des années 70 sont alors légions dans cette tentative de surfer sur la mode des Kung fu movie.

Je me suis aventuré sur ce film car j'y ai vu le nom de Jackie Chan, acteur que j'apprécie beaucoup, mais aussi parce que je suis un inculte pour ce qui est des années hippies. Je pense finalement que ce n'était pas le bon film pour aborder une période inconnue puisqu'il a mis en avant ce que je détestais dans les films de cette époque.
Déjà, les zooms, dans ce film, sont abusés, il doit bien y en avoir des milliers ! Un zoom est toujours suivi d'un dézoom ce qui rend leur arrivée tellement prévisible. De plus, le fait d'avoir des cut suivis de zooms puis resuivi de cut et d'un dézoom, fait vite perdre l'orientation du spectateur. A force d'en voir une tripotée dans ce film, j'ai vite oublié ce que je regardais. Et en plus de ça, les zooms sont parfois très mal cadrés, nous offrant la vision d'une belle chemise achetée à Kiabi, ou bien d'une portion d'un visage, ou alors pire le haut d'un bâtiment qui ne relève aucun intérêt.

Avec les zooms, le film commençait déjà très mal, mais c'est sans compter les combats de kung fu qui durent bien une bonne demi heure, je suis sûr qu'au rendu du film, qui fait à peine 1h 20, on va vite se rendre compte qu'ils pompent à eux seuls, plus d'un quart du film. Un quart du film donc, à se gratter les couilles, car le monteur est complètement fou. On se téléporte sur plus d'une centaine d'angles, tous différents les uns des autres, nous perdant au passage, et ne changeant rien aux cascades. Ouf que Jackie Chan est venu apporter de la diversité au niveau des combats, dans les nombreux films où il a joué (bien sûr dans sa carrière américaine, je parle).
Les combats sont alors tous les mêmes, aucun environnement n'est utilisé pour changer la routine, comme des tuyaux, des containers, ou bien des voitures. Et si vous faites bien attention, parfois on peut voir le coup de poing mais l'entendre au bout d'une seconde plus tard, je pense quand même que c'est mieux de ne pas l'entendre puisque c'est toujours le même.

Revenons en à l'histoire, "la femme policier" (titre de la version originale), affronte trois énergumènes (hommes) qui l'attaquent, elle les défonce car c'est une femme. On voit bien que pour épouser son époque, le film a choisi de mettre du kung fu mais aussi de mettre en avant un rôle féminin principal pour illustrer l'émancipation de la femme ! Que du génie, si seulement c'était moins mise en avant par certaines répliques adressées aux hommes "Vous pensez que je sais pas me battre, vous pensez que je sais pas arrêter un homme ? Je vais vous faire dire le contraire !"
Surtout que pitié, mais le film s'appelle The Police Woman, alors que l'histoire principale ne tourne même pas sur elle mais plutôt sur le pauvre chauffeur de taxi ! Alors si le titre original n'est pas raccord, je parle pas du titre Français, "Le jeune tigre" ? Qui est le jeune tigre ?
Mais l'émancipation de la femme n'est pas le seul message (clin d'oeil, clin d'oeil !) adressé au spectateur, par exemple, lors d'une scène que je diffuserais lors de mon enterrement tellement elle défie les lois de la logique, le chauffeur de Taxi qui a tout compris à la vie, (parce que ...?)
explique les fondamentaux de la sociologie moderne dans les ville surpeuplés, en mettant en avant que les riches s'enrichissent (ah bon ?), que les pauvres s'appauvrissent (t'es sûr de ça ?) et que l'eau mouille. Le film se met alors en stand by histoire de diffuser un documentaire Arte, la ville de Pékin et son déclin causé par les magazines, les films, qui diffusent du sexe, et de la violence. Résultat, les jeunes veulent s'identifier à ces figures de hors-la-loi et s'en mordent les doigts.
Eh ben, si les films étaient si dangereux, je pense pas qu'on aurait eu droit aux années 80, ni aux années 90. Déjà à leurs époques, ils trouvaient que le sexe était partout, mais m'est d'avis qu'ils ont pas vu "Nymphomaniac."
Coooooool, en fait, on s'en bat les couilles.
Tout ça est appuyé à mort puisque les amis du chauffeur, l'approuvent directement, "Tu as raison, gamin, en même temps, tu as un diplôme, tu sais tout sur tout maintenant !"
Pour la peine, les messages du politiquement correct paraissent minimalistes face à ça !

Parlons de la linéarité de l'histoire, des fois (comme le moment sociologie du chauffeur de taxi) le film se permet quelques retours dans le passé d'il y a 20 minutes, ou même pire d'il y a 10 minutes. Enfin, je sais que l'histoire n'avance pas beaucoup (seulement à la 50ème minute) et que le rythme est complètement anarchique, mais franchement, j'ai pas besoin de revoir ce que j'ai déjà vu, surtout si c'est pour recycler de la pellicule !
Parfois, on nous montre des flashbacks sur quelque chose en particulier, mais ça n'a aucun sens.
Par exemple, la policière se ramène dans le domicile du chauffeur de taxi, elle est alors prise par la main par l'ami du chauffeur, c'est alors qu'elle lui tord le bras (en disant "vous croyez que je suis qui ?" Question débile pour souligner le féminisme). En lui tordant le bras, elle remonte des souvenirs où on la voit faire du karaté.
Hummm... Intéressant, mais vu qu'on l'a déjà vu se battre, on sait pertinemment qu'elle est pratiquante de Karaté !
Bref, après il y a d'autres flashbacks mais ils s'en tirent mieux.

J'ai oublié de parler des acteurs, des sublimes acteurs ! Certains donnent envie de gerber comme la toxico qui ne sait pas jouer le manque de drogue sans se trémousser sur un lit en gémissant, elle ne sait pas jouer aussi la femme qui pleure, et la femme en danger. Rajouté à ça, la mère qui ne sait pas créer un moment humoristique, ses phrases sont trop vite balancées et elle ne sait pas jouer la colère à moins que le doigt qu'elle pointe tout le temps essaie de nous dire quelque chose.
Ils ont essayé de créer un moment marrant (avec une référence à l'avortement, ah la magie du pays de l'enfant unique !) , mais c'est raté et puis même si c'est un quiproquo déjà vu un millier de fois, il ne servira à rien puisque la policière ne sortira pas avec le chauffeur à la fin.

Il y a aussi le chauffeur de taxi qui garde son visage éternellement fermé à toutes émotions, le pire c'est quand, il y a des révélations, et qu'un zoom s'élance à son visage, ce dernier finit par dire un petit "ah".
Jackie Chan n'a pas un grand rôle, il fait bien quelques cascades mais pas aussi magnifiques que dans Rush Hour.

Le scénario pâtit aussi de quelques soucis de logique, comme : Le coup du portefeuille caché derrière un siège mais que personne ne trouve (il devrait en faire une épreuve à Fort Boyard). Le coup des photos compromettantes prises alors que la fille n'est pas discrète et se permet de s'approcher de Jackie d'un peu trop près. En plus, je n'ai pas compris pourquoi la fille est morte et pourquoi elle a changé moralement de côté aussi vite.
Je parle pas aussi de la ressemblance des acteurs, pitié ! C'est pas leur faute mais quand même, je suis désolé, dur à suivre l'histoire. La policière et la toxico, j'avais dû mal à les différencier, mais alors le pire c'est le troisième personnage féminin qui intervient dans l'histoire, pendant un moment, j'ai cru que c'était la fille du début, morte dans le taxi ! AH UN REVENANT !

La fin lance une baston qui dure des heures, puis ça se finit sur le chauffeur qui lance une phrase et montre un papier, Qu'est ce que ce papier ? Sa phrase a t-elle un sens ? Bref, ce film pue, mais m'a bien fait rigoler. Pour la peine, ça me donne envie d'aller tâter d'autres films de ce genre là.