Cinéphile mais pas cinévore, j’ai vite eu l’impression d’avoir déjà vu ce film, conforté par cette prédominance de teintes cacas d’oies/vertes/grises/brunes/jaunâtres, avec des lumières souvent baveuses, toute une atmosphère des années 1970, dans ces décors mi-théâtres mi-studio avec les prises de vues qui vont bien, dans une géométrie japoniaise qui plaît bien. Mais, si ma cinéphilie, souvent, va jusqu’à ne rien lire avant [le film, le choc, l’émotion], elle va aussi jusqu’à fureter après [le film, le choc, l’émotion], et quelles ne furent pas mes surprises : réalisateur et acteurs sont nés au moment où est censé se dérouler le tournage du film. [choc, choc, choc]. Le film, dans sa substance, avait pourtant touché le thème de la contrefaçon à plusieurs reprises (notamment sur les poteries), mais si le sujet du fake et de l’intelligence artificielle dans les vidéos d’actualité se pose de manière récurrente, le faux en art du cinéma (en peinture depuis longtemps) n’avait pas encore pris son essor, chose faite avec cette œuvre, qui réussit aussi de par son bon scénario, issu, à dire vrai, de choses prééxistantes (apparemment, d’un rakugo, « une forme de spectacle littéraire japonais humoristique qui date du début de l’époque d’Edo (1603-1868). », 柳田格之進, Yanagida Kakunoshin, ce qui explique aussi la solidité du scénario, par ailleurs intéressant). De très bons interprètes ne sauraient faire oublier l’abîme (de perplexité) qui s’ouvre devant nous, sans parler de l’intelligence artificielle : la contrefaçon et le faux s’invitent au cinéma.

chatcaquetant
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le 10 déc. 2024

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