1944,la guerre se termine,les allemands se replient et Saint-Laurent,petit village du sud de la France,voit arriver un convoi militaire teuton.Comme le pont où devaient passer les boches a été dynamité par la Résistance,ceux-ci restent provisoirement sur place,au grand dam des habitants.Jacques Besnard,le père d'Eric,faisait partie du peloton besogneux des spécialistes de la grosse comédie franchouillarde.Pas vraiment doué,c'était une sorte de sous-Jean Girault.Et Girault,déjà....Il est donc réalisateur de ce film dont il cosigne scénario et dialogues avec Richard Balducci,autre cinéaste versé dans le sous-produit comique,l'écrivain Alphonse Boudard et Jacques-Henri Marin,également producteur de ce chef-d'oeuvre et qu'il ne faut pas confondre avec le comédien Jacques Marin qui d'ailleurs joue dans le film.Accessoirement,le directeur de production est Jean-Pierre Desagnat,le père de Vincent et François,lui aussi réalisateur à l'occasion,tandis que l'insupportable musique stridente est l'oeuvre de Darry Cowl,qui tient en outre un des rôles principaux."Le jour de gloire" s'inscrit dans la mouvance seventies "rions sous l'Occupation" et cherche manifestement à profiter du succès des "Septième compagnie" de Robert Lamoureux qui avait creusé ce sillon avec les deux premières parties de la trilogie en 73 et 75,alors que le troisième sortira en 77.Ce n'est du reste pas un hasard si Besnard emploie ici Jean Lefebvre,Pierre Tornade,Jacques Marin,Corinne Lahaye,Jean Rougerie et Robert Rollis,tous apparus dans un ou plusieurs "Septième compagnie".Techniquement,le film se tient à peu près mais le scénario est d'une telle bêtise que ça rend la vision du truc très fastidieuse.Il s'agit visiblement de stigmatiser la lâcheté et l'hypocrisie du français moyen,ce qui était plus facile à faire en 76 qu'en 44 avec de vrais soldats allemands en face.Voici donc une galerie de trouillards et de combinards complètement idiots et arriérés qui tentent de se sortir de leur inconfortable situation en sacrifiant le facteur,un brave bougre qui a le tort d'être parisien,ce qui le fait considérer par les autres comme un étranger au même titre que les allemands,qui sont eux-mêmes de stupides caricatures faciles à berner.Cette immonde bousasse pseudo comique se traîne au gré d'une série d'explosions involontaires provoquées par l'abruti de facteur ou les connards d'enfants du village qui,en dépit des circonstances,se baladent partout sans surveillance.Les acteurs,des familiers de la bisserie bien grasse, évoluent dans leurs registres habituels et incarnent des clichés sur pattes brossés sans finesse aucune.Jean Lefebvre,mauvais comme jamais, est le brave type méprisé plus finaud qu'il n'en a l'air,Pierre Tornade est le maire fier-à-bras qui fait dans son froc dès que ça tourne mal,Darry Cowl est le curé bigleux et gaffeur,Jacques Marin est le patron de bistrot beauf et mesquin,Robert Rollis,le Jehan de "Thierry la Fronde" et ancien de la troupe des Branquignols,forme avec Pierre Doris,humoriste autrefois réputé,un duo de frères fermiers adeptes du marché noir,la sexy Corinne Lahaye,qui était l'épouse de Jean-Pierre Darras,est la femme à la cuisse légère du bistrotier,et Chantal Nobel,qui deviendra plus tard une vedette de la télé avec la série "Châteauvallon" avant de voir sa carrière brisée en 85 suite à un grave accident de voiture provoqué par le chanteur Sacha Distel qui conduisait le véhicule,est la très sérieuse institutrice.Sa présence ici n'est sans doute pas étrangère au fait qu'elle était alors mariée au producteur Jacques-Henri Marin.Le film a été tourné dans le Gard,la commune de Saint-Laurent étant en réalité celle de La Capelle-et-Masmolène.