Coproduction entre la France, la Belgique, le Canada et le Luxembourg, Le jour des corneilles est l'adaptation du roman éponyme de Jean-François Beauchemin, paru en 2004. Un temps envisagé pour Serge Elissalde (réalisateur notamment de U), le film sera finalement confié à Jean-Christophe Dessaint, dont c'est le premier long-métrage.
Sous haute influence miyazakienne, Le jour des corneilles s'apparente à une ode à la tolérance, à une communion parfaite entre l'homme et la nature, par le biais d'un récit initiatique collant aux basques d'un jeune garçon élevé par un ogre et découvrant la société moderne. Un choc des mondes et des cultures en somme, qui le confrontera bien évidemment à un choix.
Une intrigue extrêmement classique, voire même prévisible à force de rester en terrain connu, mais qui n'empêche pas Le jour des corneilles de proposer une poignée d'images à la poésie indéniable, en premier lieu lorsqu'il est question d'un monde alternatif, impalpable. Mais c'est surtout dans ses dernières minutes que Le jour des corneilles devient réellement intéressant, lorsqu'il parvient à mêler efficacement une approche volontairement féerique à un sous-texte bien plus tangible, laissant apparaître un fort potentiel dramatique par le biais d'une figure paternelle bien plus complexe que prévue.
Bien que n'échappant pas à un happy end un peu forcé et à un sacré ventre mou à mi-parcours, Le jour des corneilles reste un joli conte tout à fait agréable, bénéficiant surtout d'une patine visuelle magnifique, achevant d'en faire un très beau livre d'images.