Accroupi sous les dents de la sombre machine hollywoodienne l’ingénu éprouvera perversions et viols de toutes sortes. Amour impossible car seule règne la prostitution du corps et de l’âme ; corruption artistique élevée en décors tragiques, en décorum ridicule aux soubassements peuplés de combats de coqs. L’acteur se vend dans les habits d’un autre, déguisé pour l’occasion en marchand de rêve à l’agonie. Rêve qui, au passage, coûte bien plus cher que le résultat : vingt-cinq cents ! Le Jour du fléau démonte une horlogerie hollywoodienne pour mettre en évidence ses immondes rouages, écrasant les hommes, galvanisant les foules. John Schlesinger délivre une œuvre atypique et inclassable qui semble mue par sa propre – et seule – logique interne. Malgré quelques longueurs rendant le film assez difficile d’accès, la montée en puissance s’avère implacable et tragique, le dénouement terrifiant. Une fleur sur un mur ne masque que provisoirement la faille qui la retient, aussi belle soit-elle. Tout finira par s’effondrer. Le spectacle semble fini, il ne fait que commencer…