On connaît mieux John Schlessinger pour d'autres de ses films, tels que Macadam Cowboy ou Un amour pas comme les autres. Pourtant celui-ci, adapté d’un roman de Nathanael West, se montre très captivant, pour peu que le film nous accroche. Les réceptions vont d'un extrême à un autre, et je peux le comprendre. Le mythe d’Hollywood en prend un coup, sévère, dans le contexte d’un Nouvel Hollywood qui voulait en faire table rase.
Los Angeles en 1939, c'est l'époque de l'âge d'or du cinéma, de Hollywood, le quartier de la ville qui s’est crée sa propre mythologie et ses propres mensonges. Le film suit le quotidien de plusieurs personnages, liés d’une façon ou d’une autre à cette industrie des films qui n'est pas si glamour derrière son maquillage. Ce sont des gens médiocres, avec des ambitions mal placées, des désirs malsains. Corrompus par ce milieu, ils sont incarnés par le grand Donald Sutherland, Karen Black en vénéneuse apprentie star ou Burgess Meredith, tous captivants.
C'est un film qui prend parfois son temps, qui nous laisse découvrir le véritable visage de ses personnages pour mieux nous administrer une gifle. John Schelessinger filme d’un œil acide, et offre notamment deux scènes qui sont autant des scènes anthologiques que des commentaires sur cette industrie. Celle finale, terrifiante, jette un voile noir sur ce monde du spectacle.