Passer en moins de 48 heures de La Ligne Rouge à Le Jour le plus Long, je peux vous dire que ça calme...
Pourtant, sur de grands classiques de la musique, Andrew Marton et Ken Annakin - qui "ne marche pas sur les cieux" (traduire en anglais pour comprendre cette vanne pourrie) - nous présentent de manière futée, via leurs noms et leurs grades en incrustation, les différents protagonistes de cette reconstitution (et le mot est faible) du débarquement en Normandie... Et techniquement parlant, en dehors de plans superposés parfois grossiers, la qualité de ce travail ne mérite pas d'être remise en cause, bien au contraire. Les scènes de guerre, surtout présentes dans la seconde partie du film, fonctionnent vraiment très bien.
Alors c'est quoi mon problème ? Mon problème c'est que les préparatifs, à base de météo et autres dialogues pas vraiment prenants, durent des plombes (quasiment une heure). Et on a rapidement envie que le débarquement débarque (haha). Bon, il y aura quand même Bourvil, français pure souche comme les américains les imaginent encore, que l'on verra intercepter les messages codés au cours d'une scène assez drôle. Mais c'est à peu près tout. D'ailleurs, le casting du film a de quoi séduire : John Wayne, Peter Fonda, Robert Mitchum, et même Sean Connery avec un doublage de la mort. ^^
On aura ensuite droit à des attentats résistants, un carnage de parachutistes, de l'humour à deux balles, mais aussi quelques cocasseries comme cette histoire d'Hitler pionçant à cause d'un somnifère, et que les officiers allemands n'osent pas réveiller... Mais surtout, les premiers gros soucis. En premier lieu la propagande américaine, bien évidemment. Car même ces stupides allemands (débarquement illogique selon eux), voire lâches, et je ne parle même pas des autres nationalités caricaturées, semblent fascinés par le joli débarquement de ces héros courageux à la bannière étoilée. Deuxièmement, un prosélytisme forcené. "On se demande de quel côté est Dieu !", lancera même un allemand : un procédé que je méprise ; comme moult autres prêchi-prêcha exaspérants...
Au final, on a quand même l'impression de passer d'une séquence à une autre à la wonagainabistoufly, sans réelles transitions ni liant. Les scènes s'enfilent un peu comme des perles, sans véritable point de vue, et on n'a donc pas le temps de s'attacher au moindre protagoniste. Et même si Le Jour le plus Long finit petit à petit par nous emporter dans sa tourmente, et que quelques bonnes idées (les paras pendus) parviennent à le faire vivre épisodiquement, il me donne quand même l'impression de véritablement lui manquer une âme...