Pour l'approbation d'un père
Avoir l'approbation de son père, n'est pas chose aisé. Pour moi en tout cas. Et je pense que si ce genre de drame familiale à le don pour me faire pleurer, c'est justement pour ça.
Être objectif alors que je viens de finir le film m'est impossible. Ma note en est la preuve parfaite. Je ne mets que peu de 10, et pourtant.
Alors pourquoi ? Parce que premièrement, le film est beau. La reconstruction d'une famille, après des moments durs. L'interprétation magnifique de tout les rôles. Robert Duvall est une légende qui va mener avec autorité, d'abord par une éducation "vieille école" puis comme on le voit, dans sa vie professionnelle avec fermeté mais justesse. Sa quête de la justice qui le suivra jusqu'au bout, ne commettant pas le parjure par respect de la loi et de ses principes moraux même au pire moment de sa vie. Sa profonde tendresse envers sa petite fille qu'il rencontre pour la première fois. Sa pudeur quand son corps vient à lui faire défaut. Sa gène quand le passé tendre refait surface.
Et de l'autre côté, Robert D. Jr. dans des rôles comme lui connait depuis Iron Man, confiant, sûr de lui. Mais cette partie s'avère être une coquille, une manière de se protéger. Tout ce qui est recherché, c'est l'approbation du Juge. Et cette demande d'attention se ressent d'un bout à l'autre du film. Par les coups d'œil lancé à son père, cette manière d'adolescent de le provoquer, d'attirer à lui toute l'attention. Parce que le personnage se révèle fragile, soucieux de sa famille, famille au sens large comme au sens nucléaire. Car on sent une envie de construire quelque chose de stable, le doute qui planera pendant une bonne partie du film sur la paternité de Carla, son envie d'être à la fois là pour Sam et sa fille sachant que son mariage est en fin de vie.
Dans son rapprochement avec Dale, on peut voir qu'il ne veut pas commettre la même erreur que celle commise avec Glen. Car si on comprend la relation, très proche, qu'il entretenait avec sa mère, on voit et ressent sa relation avec Dale. À veiller sur lui, à le protéger.
Mais revenons à Glen. Vincent d'Onofrio n'a rien a envié au deux acteurs précédents. Toujours juste dans son personnage ultra-sensible. On ressent aussi sa frustration de ne pas avoir été le joueur de base-ball qu'il aurait pu/dû devenir, la reportant sur ses fils. La distance logique qu'il met avec son frère cadet des suites de l'accident qui lui coûte sa carrière. Et pour finir, cette accolade. Les deux parties, aussi embarrassées l'une que l'autre par une intimité depuis longtemps perdue.
Je soulignerais la B.O qui accompagne sans alourdir les différentes scènes magnifiquement portées.
Alors oui, un 10. Une recommandation. Une envie de le revoir. Parce que c'est à mon sens le film de 2014.