Il y a des films américains auxquels on s’attelle un dimanche soir un peu fatigué du WE, en évitant de consulter les critiques. Passé le Masque et la Plume, on appuie sur play, un peu par paresse et parce que la distribution attise votre curiosité. C’est rarement payant.
Avec Le Juge, les premières secondes du prologue vous dresse le portrait d’un avocat aussi cynique et antipathique que possible. Dixit :« Je suis trop cher pour les innocents ». Les ficelles sont tellement grossières que vous vous dites que ce type court vers la rédemption, et qu’après les épreuves que le scénario lui a concocté, va finir en chevalier étincelant. Ça ne tarde pas. Quelques secondes plus tard (il faut tout de même accrocher le spectateur) il apprend le décès de sa mère… C’est parti. Le réalisateur ne va dorénavant rien ne vous épargner.
La parabole du fils prodigue dans tous ses états. L’avocat arrogant de Chicago traverse plein de mépris son patelin natal, essuie une larme sur le cadavre de sa mère, se retrouve vaguement gêné en face de ses deux frères aînés restés sagement à la maison, l’un est autiste, l’autre étoile bedonnante de base-ball. (On apprendra bientôt que le fils prodigue est responsable de l’échec de sa carrière de joueurs professionnel…si,si) Arrive papa, le fameux Juge du film incarné par Robert Duvall. Dans le genre inflexible tyrannique mais juste, très difficile de caricaturer mieux que ça. Dans la bible, papa organise une fiesta pour fêter le retour du fils perdu. Là nenni, faut pas déconner. Il va falloir que le gosse fasse ses preuves pour reconquérir l’amour paternel. Inévitablement les scénaristes vont lui en donner l’occasion.
Je vous passe les retrouvailles avec l’ancienne copine qui a une fille dont l’âge correspond à la fuite du fils prodigue…Oui ça va jusque-là.
Enfin pour conclure, le dimanche soir, soyez plus vigilants.
Étant récemment affublé du badge de l’école des fans, ce qui est un comble quand on me connaît un peu, que depuis je supporte les quolibets de mon fils aîné, je vais donc m‘efforcer de massacrer les navets planétaires qui jalonnent malencontreusement ma vie de passionné de cinéma.