Flambeur et ruiné, Matthieu jette son dévolu sur deux riches jumelles qui ont de leur coté intérêt à trouver rapidement un époux complaisant. Sans qu'on sache vraiment pourquoi, Matthieu s'invente un frère jumeau, Matthias.
C'est tout l'argument comique du film d'Yves Robert que d'affubler Matthieu de ce frère fictif et encombrant qui l'oblige à se démultiplier pour entretenir la supercherie. Quoiqu'irréaliste, on aurait pu s'amuser du sujet de la comédie mais il est développé de façon tellement maladroite et artificielle que Pierre Richard, dans un numéro flirtant avec le cabotinage, se démène en vain. Le scénario est trop faible et l'inspiration comique d'Yves Robert, qui cède parfois, étonnamment, à la trivialité, fait défaut. Le double personnage, très creux, de Pierre Richard, est bien loin d'égaler les savoureuses figures qui jalonnent ordinairement les comédies du cinéaste.
La pauvreté du sujet provient en partie de la vacuité des quiproquos, qu'on peut mesurer à cette séquence, élégante mais inefficace, filmée en travelling latéral le long des chambres et salles de bain contigües des deux soeurs: Pierre Richard court de l'une à l'autre, confusément, brassant du vent.