Charles Bronson et sa moustache moche reviennent de nouveau pour nous engourdir. J’avais certes lu des avertissements contre ce film, avançant comme arguments extrême mollesse et inintérêt. Mais, j’avoue, l’irrésistible appel vers les films de merde (et quand je dis de merde, c’est de l’appel des navets que je parle, des navets puants longs, affligeants et atrophiant des neurones) m’a vaincu, même si j’ai essayé de refuser en moi-même ce visionnage douloureux. Les arguments pour ce film se vérifient, hélas, et pas qu’un peu...
Un scénario morne, à l’image du protagoniste qui commence à dater, semble s’étirer en quelque tourment infernal; le châtiment de la paresse est l’ennui visqueux. L’inanité y règne, enchaînement stupide de scènes de remplissage, mais tente de se camoufler en action. Paul Kersey défonce tout les défoncés avec un visage impassible. Car c’est à un problème d’actualité pour les jeunes que s’attaque ce film: la drogue corrompt nos enfants, que pouvons-nous y faire? Kersey semble le voir dès que la fille de sa compagne part se promener avec son petit ami, cela est fort subtilement suggéré par un joint que le petit ami fait fumer à la fille dès qu’elle entre dans la voiture. Ensuite, dans un temple de mal (comprendre: une salle d’arcade), où rôdent d’autres jeunes dépravés écoutant du rock elle se fait refiler une dose de cocaïne gratuitement par un dealer très sympathique. Évidemment, la fille a une overdose le soir même et meurt. N’est-ce pas horrible? En tout cas, notre héros doit sortir de sa retraite (pas de chance) pour une dernière vigilance: il se fait engager pour éliminer les 2 plus gros trafiquants de drogue de la ville.
La suite est une descente dans l’abîme de l’incohérence et de la connerie lésée. Les trafiquants sont pitoyables à regarder, puisqu’ils jouent incroyablement mal (m’enfin au moins ils jouent, eux), et abrutis comme des briques. Le sénile pourtant les surpasse, mettant 3 plombes à comprendre quoi que ce soit, et n’ayant rien à dire. Pour exemple édifiant, à un dernier rendez-vous quand même très suspect proposé par son employeur, il lui faut d’abord poser plusieurs questions au chauffeur pourquoi son boss n’est pas là alors qu’il avait dit qu’il serait là, entrer dans la voiture, voir le chauffeur partir vers le chemin, monter dans une voiture et la regarder partir, avant de se rendre compte que la voiture est piégée et essayer d’ouvrir les portières; ensuite, ayant réussi à sortir, il court (lentement) non pas en s’éloignant de la voiture, mais le long de celle-ci, heureusement que les méchants ont réglé un temps suffisant sur la bombe.
Je ne vais quand même pas dire toutes les autres tares, je suis assez fatigué comme ça. Quoique: le chinois est évidemment le traître, naïf de moi avoir cru en sa honnêteté. Le serveur témoin d’une explosion d’une bouteille de vin devant lui, ayant tué trois malfrats, n’est jamais mentionné, alors qu’il avait vu Kersey de très près; personne ne vérifie qui est serveur à un anniversaire d’un trafiquant éminent; un homme riche ne sait pas qui fréquente sa maison; une voiture sans conducteur peut rouler et tourner toute seule, et aucun méchant, de près, ne s’en aperçoit; ce serait pas un film d’action si y avait pas d’enlèvement navrant (d’ailleurs, vu comment ça se termine, c’est à se taper la tête contre un mur en essayant d’oublier).
Je dois avouer cependant, que les fusillades ne sont pas déplaisantes à observer. Heureusement. Certains moments sont drôles aussi, par leur invraisemblance et leur bêtise. Et on voit Danny Trejo, bien jeune, ainsi que Mitch Pileggi.
Mais de là à le regarder, c’est aimer se faire mal de la pire des façons: par le vide.